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Grande-Bretagne : David Cameron veut en finir avec le communautarisme !

Lors d’un long discours prononcé lundi 21 juillet, le premier ministre britannique a exprimé sa volonté de mettre un terme à ce qu’il appelle la « ségrégation des communautés musulmanes en Grande-Bretagne ». Ségrégation qui serait une des causes de la radicalisation islamiste.

Un communautarisme à la britannique datant de l’époque coloniale  

David Cameron met le doigt sur une question majeure, celle de l’Ecole. D’après lui, « les écoles à fortes communautés musulmanes devraient fusionner avec des écoles majoritairement blanches, et la mixité devrait être assurée dans les quartiers ». Il précise ainsi qu’ « il n’est pas sain que l’on puisse grandir et aller à l’école sans jamais avoir de contact avec des concitoyens de d’autres origines et religions ». Il ajoute : « Corriger cette ségrégation sera le combat de notre génération ».

En clair, le Premier ministre adresse là une critique virulente contre le communautarisme à la britannique. En effet, le modèle dit « communautariste » en Grande-Bretagne pourrait se définir ainsi : différentes communautés ethniques et religieuses vivant côte à côte sans se mélanger.

A Londres, vous pouvez trouver un quartier portugais, jamaïcain, chinois ou pakistanais. Ce modèle, issu du colonialisme britannique pourrait se définir ainsi : « Pour vivre heureux, vivons séparé ! », le tout, bien sûr, avec le respect dû aux us et coutumes de chacun.

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Cameron donnerait-il une seconde chance au modèle français d’intégration? 

Revenons au discours de Monsieur le Premier ministre. Selon lui, ce modèle est un échec, mais le plus étonnant, c’est que le modèle qu’il prône en échange pour le bien de son pays n’est autre que le modèle français, dont les mots d’ordre sont déségrégation et mixité. Evidemment, David Cameron ne fait pas allusion une seule fois à la France, bien que son idéal ressemble comme deux gouttes d’eau à notre modèle républicain.

Cet hommage subliminal rendu au modèle français est d’autant plus ironique que les Britanniques nous avaient beaucoup critiqués, notamment lors des émeutes de 2005 (violences urbaines qui avaient commencé dans la ville de Clichy-sous-Bois). A l’époque, les Britanniques parlaient de « l’échec du modèle français ».

Véhicules incendiés à Clichy-sous-Bois, après l'électrocution mortelle de deux adolescents dans un transformateur. Crédit: Joel Saget AFP/archives

Véhicules incendiés à Clichy-sous-Bois, après l’électrocution mortelle de deux adolescents dans un transformateur. Crédit: Joel Saget AFP/archives

A Londres, on se moquait de l’interdiction très « française » de ne pas établir des statistiques en fonction des origines ethniques ou religieuses (bien que Robert Ménard, le maire Front National de Bézier n’en ait fait qu’à sa tête il y a trois mois dans sa ville). « Comment voulez-vous résoudre le problème si vous n’êtes pas capable de le définir » disait-on à Londres à cette période.

En somme, la France était vue grosso modo comme le monde des Bisounours à l’époque. A Londres, on prétendait qu’il était bien beau de parler d’égalité et de fraternité lorsque des villes entières comme Clichy-sous-Bois étaient relayées dans la pauvreté à quelques kilomètres du centre de Paris.

En effet, ces critiques sont à moitié justifiées étant donné qu’il y a souvent une contradiction entre l’ « égalité » républicaine proclamée de tous les citoyens français d’une part, et la réalité faite de racisme et d’injustices sociales d’autre part.

Balle au centre entre l’Angleterre et la France ?

Aucun des deux modèles ne fonctionnerait ? Pas tout à fait. Quelques chiffres permettent en effet de donner un avantage dans le temps à la France. Par exemple, les Français sont le peuple d’Europe qui est le plus tolérant envers l’islam : 72% en ont une opinion positive, c’est dix points de mieux que les Britanniques.

En définitive, on ne nous ôtera pas l’idée que c’est justement parce que notre modèle d’intégration promeut la mixité ethnique et religieuse, et rejette le communautarisme que l’on peut obtenir ce résultat tout à fait remarquable.

crédit: JAUBERT/SIPA

crédit: JAUBERT/SIPA

Enfin, donnons un dernier petit chiffre de réflexion : en Grande-Bretagne, un mariage sur dix est un mariage mixte, en France c’est trois fois plus. Comment mieux résumer le fait que la mixité en France est entrée massivement dans les mœurs ?

crédit image de couverture: docs.lachiver.fr

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