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Nouvelle crise à Grande-Synthe ?

Grande-Synthe

Médecins sans frontières dénonce les conditions d’accès au camp humanitaire de La Linère, à Grande-Synthe, après que sept réfugiés afghans se soient vu refuser l’entrée jeudi 7 juillet. Selon l’ONG, les arguments mis en avant par les autorités responsables ne sont pas valables.

Un changement de politique depuis la signature de la gestion tripartite

Ces refus ne sont pas des cas isolés puisque « entre le 22 juin et le 2 juillet, MSF a compté 34 migrants – dont 3 mineurs, une personne handicapée et une femme enceinte –, pour lesquels l’accès au camp a été initialement refusé par l’AFEJI, en dépit de places disponible« . Une situation préoccupante qui est assumée par l’AFEJI, la ville de Grande-Synthe et l’Etat : les trois nouveaux responsables du camp depuis la signature d’une convention en mai dernier. En effet cette dernière avait ouvertement vocation à « la fermeture progressive du camp au fur et à mesure des départs des personnes migrantes ».

Grande-Synthe

Construit par Médecins sans frontières et la municipalité, le camp de La Linière, à Grande-Synthe, a été inauguré au début de mars. © PHILIPPE HUGUEN / AFP

 Seulement, les arguments avancés sont bancals. Faute de place, selon Damien Carême, maire EELV de Grande-Synthe. Le camp, qui a accueilli jusqu’à 1200 personnes, n’en contient plus que 800, et des abris sont détruits au fur et à mesure du départ des réfugiés, quand bien même ils trouveraient des occupants. Les autorités ont annoncé qu’elles ne refuseraient cependant pas l’accès aux personnes en difficulté (les femmes, les enfants …). Mais « 80 % des gens qui composent ce camp sont des hommes voyageant seuls« , explique Franck Esnée, chef de mission pour MSF. « En leur refusant l’accès au camp, c’est à la vocation même de ce lieu destiné à héberger dignement les exilés quels qu’ils soient que les autorités décident de s’attaquer ». 

La sous-préfecture menace d’expulsion

La sous-préfecture de Dunkerque a affiché au sein du camp un communiqué sur lequel il est en autre écrit que « Toute présence prolongée est proscrite et pourrait se solder par une interdiction de rester sur le campement« . Dans l’idée, cela est supposé pousser les réfugiés présents sur le camp à réaliser une demande d’asile. Seulement, pour MSF il s’agit uniquement d’écarter les migrants de la frontière britannique. En effet, pour une demande d’asile il est nécessaire de se rendre dans les Centres d’Accueil et d’Orientation. Étrangement, aucun des 102 centres français n’est implanté dans la région…

Personne pour assumer la prise en réelle prise charge des réfugiés

Les conséquences pourraient être importantes, puisque si le camp ferme petit à petit, les réfugiés désireux de traverser la Manche ne partiront pas de la région, et de nouveaux mini-camps pourraient se former. Il s’agirait d’une montée en puissance de la crise migratoire dans cet espace, qui va à contre-courant des intentions qu’a eu MSF lors de la construction du camp de La Linière en mars dernier.

Crédit image à la Une : CITIZENSIDE/ Julien Pitinome

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