Proposer coup sur coup deux articles sur une même série ne peut vouloir dire qu’une chose: Les grands saison 1 est bien une petite merveille, un petit miracle.
Previously in Les grands saison 1: « Ce pilote est une petite pépite, une petite merveille de subtilité, de finesse et de justesse. L’attachement à ces jeunes est immédiat, la photo et la bande son très soignées. Et, comme dans Irresponsable, il y a un petit côté rétro dans le traitement qui est très très agréable. Comme si la série voulait aussi s’adresser aux grands que nous sommes aujourd’hui mais qui sont passés par la case lycée il y a quelques années. Bien sûr il faudra voir comment la série se comporte sur 10 épisodes mais comment ne pas être très enthousiaste après ce pilote. »
C’est quoi ? C’est la rentrée de 3ème pour Hugo, Ilyès, Avril et Boogie ! Enfin ! Ils sont les grands du collège, les boss ! C’est donc une rentrée spéciale pour cette petite bande d’amis depuis toujours… surtout quand ils découvrent qu’un distributeur de préservatifs a été installé dans les toilettes.
Humbert, le principal démago, en justifie la présence par une leçon de statistiques : on sait combien d’entre eux vont redoubler, combien se révéleront homosexuel-le, combien feront des études supérieures… mais on sait surtout combien d’élèves feront l’amour pour la première fois cette année. Et les chiffres ne mentent pas, grâce à eux, on peut tout savoir. Tout… sauf à qui tout cela va arriver… la pression monte chez les élèves. Alors que Hugo, Ilyès et Boogie se promettent qu’ils seront les premiers à utiliser le distributeur, Avril s’interroge sur la présence d’une nouvelle élève aux cheveux rouges, MJ, qui semble bien décidée à ne respecter aucune règle.
Nous avions la sensation en découvrant le pilote de Les grands de tenir une petite pépite à condition que la qualité ne se tienne sur l’ensemble de la saison. Les grands va au delà de nos espérances. Quasi un sans faute jusqu’au dernier épisode. Tout au plus quelques accélérations narratives vers la fin. Tout au plus pourrait-on lui reprocher que de vouloir couvrir une année scolaire en 10 épisodes est trop rapide. Car arrivé à la fin de la saison, on a envie de reprendre les paroles de un des grands:
« Elle est passée trop vite cette année saison«
On n’a tout simplement pas vu passé le temps. A peine terminée qu’on aurait envie de se replonger dedans pour mieux en saisir toute la finesse de jeu de ces jeunes comédiens, et toutes les trouvailles de réalisation de Vianney Lebasque. Qu’on se le dise, Les grands est une grande série (comme le dirait mon fidèle complice Fred). Une série qui « parle vrai » sur les jeunes, qui aborde sans se cacher les sujets qui les concernent (le sexe, la drogue, le regard des autres, brutal souvent, comment trouver sa place,…). Une série qui nous donne envie de redevenir ado pour redécouvrir ces premières fois.
Les grands c’est l’anti SODA, shortcom facile. Les grands prend les ados pour des spectateurs adultes, intelligents et leur offre le plus beau des cadeaux: du respect. Car produire, réaliser et jouer une série d’une telle finesse c’est forcément respecter les jeunes spectateurs qu’ils sont, eux si souvent oubliés par notre télévision. Enfin une série pour eux…et pour nous. Car nous les grands adultes, nous devrions nous sentir éloignés de leurs considérations. C’est tout l’inverse. Les grands nous parle aussi à nous, nous touche, nous émeut.
Pour une immersion totale dans cet univers, il faut une mise en images réussie. Et la réalisation est remarquable, la photo sublime et ingénieuse,…et la musique… Quelle bande son!!!
Mais je voudrais m’arrêter sur le casting, sur ces jeunes artistes qui jouent juste de la meilleure manière. On les aime déjà mais eux aussi, acteurs(trices), ce sont de futurs grands (mention spéciale à la remarquable Adèle Wismes, incroyable de vérité, de justesse). Leurs personnages sont tous écrits pour refléter différents visages de l’adolescence: MJ la rebelle, Ilyès le jeune totalement perdu en devenant un « grand », ou encore Avril, Boogie ou la jolie Julianna qui joue les allumeuses mais qui a juste envie d’aimer et d’être aimé,…
Et l’histoire dans tout ça? Les grands n’oublie pas d’être une série, l’intrigue avance, évolue, se densifie vers la fin de saison. Mais quand la dernière image se retire, on repense avec cette série que l’on vient de voir, à l’émotion, parfois, qu’on a ressenti et on se dit:
« Elle est passée trop vite cette année«
Crédits: OCS/ Empreinte digitale/ Eté 75
Distribution : Grégoire Montana, Adèle Wismes, Théophile Baquet, Sami Outalbali, Pauline Serieys, Ilona Bachelier, Henri Bungert, Rio Vega, Paul Scarfoglio, Laurent Bateau.