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Doit-on opter pour la gratuité des transports en commun ?

Service de bus gratuit à Dunkerque

Si plusieurs petites municipalités ont déjà franchi le pas, Dunkerque deviendra la première grande ville à adopter la gratuité des transports en commun le 1er septembre 2018.  Cette mesure a de nombreux avantages mais pose la question de son financement.

A partir du 1er septembre 2018, les transports en commun à Dunkerque deviendront gratuits. Si c’est la première fois qu’une agglomération de cette taille – 200 000 habitants – franchit le pas, plusieurs villes ont déjà instauré la gratuité totale ou partielle de leur réseau de transports en commun. Ainsi, à Compiègne, dans l’Oise, le bus est gratuit depuis plus de 40 ans déjà. Jean Legendre, maire de la ville à l’époque, décida de créer une ligne de bus gratuite pour ses administrés, une décision inédite en Europe.  Plus au sud, la communauté d’agglomération du pays d’Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, a instauré la gratuité des transports publics en 2009. Selon le Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART), la gratuité des transports publics en France « reste minoritaire » mais « séduit un nombre croissant d’agglomérations, majoritairement de moins de 50 000 habitants ». Aucune ville n’est pour l’instant revenue en arrière.

Une hausse du nombre de voyages

Les chiffres en témoignent, la gratuité des transports augmente sensiblement le nombre de voyageurs. Suite à l’expérimentation mise en œuvre à Dunkerque les week-ends depuis 2015, la fréquentation a bondi de 29% le samedi et de 70% le dimanche. A Aubagne, six mois seulement après le lancement de ce système, une hausse de 70% de voyageurs transportés sur les lignes régulières était enregistrée, un chiffre bien au-delà des attentes. A Châteauroux, où le maire a instauré la gratuité des transports en 2001, le nombre de voyages annuels en transports en commun a doublé.

Quels avantages ?

Bus gratuit Compiègne

A Compiègne, « il s’agissait d’abord de faire vivre le centre-ville »

 

Les avantages sont nombreux. Tout d’abord, les chauffeurs de bus peuvent se concentrer sur la conduite, et n’ont plus à vendre de tickets, ce qui, dans le même temps, permet d’accélérer la cadence. Ensuite, au-delà des usagers habituels (scolaires et personnes âgées), la gratuité conduit les familles à privilégier le bus plutôt que leur véhicule. L’abandon progressif des véhicules particuliers est doublement bénéfique, au-delà des effets positifs sur la pollution il permet de désengorger les parkings. Les transports gratuits peuvent également être une solution pour lutter contre le dépérissement des centres-villes.

 » Les objectifs étaient multiples. Il s’agissait d’abord de faire vivre le centre-ville, tous les ménages ne disposant pas de véhicule. L’objectif était aussi d’éviter l’engorgement de Compiègne, aux rues étroites. Et enfin de desservir les nouvelles zones industrielles. « , explique Nicolas Leday, Maire Adjoint de Compiègne chargé des transports.

Comment financer ce système ?

En moyenne, en France, les recettes des tickets de bus ne financent que 28% du prix des transports en commun, et seulement 10% à Dunkerque. Les villes ont alors mis différents moyens en œuvre pour combler ce manque à gagner. A Compiègne, par exemple, la mairie a convaincu les entreprises  de s’acquitter d’une taxe versement transport plus élevée qu’ailleurs. Elle finance trois-quarts du budget nécessaire à la gratuité des transports. Le reste provient d’une aide du syndicat mixte des transports collectifs de l’Oise et des impôts des compiégnois.

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