Samedi à Paris, l’économiste Yanis Varoufakis a débuté une véritable tournée des capitales européennes pour chercher des soutiens. Le but du nouveau ministre des finances grec est de convaincre les partenaires européens de la Grèce d’accepter un allègement de la dette grecque.
Lors de la campagne législative en Grèce remportée par Syriza le 25 janvier 2015, Alexis Tsipras, actuel Premier ministre grec a fait de sa lutte contre l’austérité sa principale arme politique.
La victoire de la coalition de gauche radicale est considérée comme « une forme d’espérance pour une autre démocratie » pour reprendre le titre de l’article de France 24. De nombreux politiques européens se sont félicités de cette victoire « du peuple » pour Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen (FN) et Cécile Duflot (EELV), ou encore Pierre Laurent (PCF) rêvent d’une telle victoire et de mettre à mal la « troïka » comme Alexis Tsipras.
Cependant, il ne faut pas considérer que seule la Grèce est en grande difficulté économique. En effet, Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de Gauche, en France, et le parti d’extrême gauche Podemos en Espagne plaident pour l’annulation en tout ou partie de la dette. C’est pourquoi il est intéressant de se pencher sur la situation financière d’autres pays européens.
Le Monde a publié un infographie (ci-dessous) comparant le poids de la dette de la France, de l’Allemagne et de la Grèce à leur PIB respectif fin 2014.
Première remarque, en valeur, les dettes de la France (2031 milliards d’euros) et de l’Allemagne (2044 milliards d’euros) sont bien plus élevées que celle de la Grèce (321 milliards d’euros). Ces chiffres de la dette sont composés de la dette publique au sens défini par le Traité de Maastricht de 1992, c’est à dire, la dette de l’Etat, de la Sécurité sociale, et des collectivités territoriales.
Mise en rapport de la dette d’un pays à son PIB national.
Mais, pour comprendre la situation critique des grecs, il faut comparer la dette avec le PIB (produit intérieur brut), c’est-à-dire les richesses produites par le pays.
Ainsi, la dette de la Grèce représente 175,5% du PIB en 2014, chiffre qui devrait baisser à 157,8% en 2016 d’après les perspectives bruxelloises. Concernant la France, la dette publique représente 95,5% du PIB national mais l’Union Européenne table sur une augmentation de 4,3 points de pourcentage (99,8%) pour 2016.
De même, pour l’Allemagne, le poids de la dette dans le PIB représente 74,5% en 2014 (et probablement 69,6% en 2016). Le poids de la dette allemande dans son PIB est donc plus de deux fois important que celle de la République Hellénique.
La Grèce n’est pas le seul pays avec une dette qui pèse plus de 100% dans PIB national.
Enfin, outre la Grèce, en 2014, 5 autres pays de l’eurozone ont une dette qui représente plus de 100% du PIB.
Pour Bruxelles, seuls le Portugal et l’Irlande verront le poids de leur dette baisser dans le PIB. L’Union Européenne estime que le poids de la dette portugaise dans le PIB lusitanien devrait passer de 127,7% en 2014 à 123,7% en 2016, tandis qu’en Irlande, la baisse devrait être de 3,5 points de pourcentage (110,5% en 2014 à 106% en 2016).
Concernant la Belgique, l’Italie ou Chypre, le poids de la dette dans le PIB devrait augmenter de 2,2 points de pourcentage de moyenne entre 2014 et 2016.