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Grèce – Europe, vers la fin d’une crise ?

Cela fait des années que le pays est en crise. La Grèce a été longtemps embourbée dans une spirale d’endettements, puis plongée dans une grave situation d’austérité pour répondre à la rigueur imposée par l’Union Européenne qui met en place des plans d’aides. Aujourd’hui, alors que des résultats économiques plutôt encourageants viennent d’être rendus public et que l’Europe vient de s’accorder pour un nouveau – et espéré ultime – prêt, la Grèce pointe son nez hors d’un tunnel qui semblait se rallonger.

Une situation éclaircie mais toujours complexe

Il est clair que la situation reste difficile. L’investissement des entreprises est extrêmement faible, le secteur bancaire est miné. De plus, le chômage est toujours le fléau majeur que connaît la population active grecque. Ce dernier touche surtout la jeunesse puisque 40% des jeunes actifs se trouvent au chômage.

Selon les chiffres de la Commission européenne, le pays a retrouvé un taux de croissance inédit depuis neuf années. En 2017, le PIB du pays s’est élevé à 1,6%. Les prévisions annoncent même une hausse à 2,5% pour 2018 ainsi que 2019. Une fin de la dette espérée ? La note de la dette publique grec est estimé à 180% du PIB, mais le terme de sortie de crise est toujours de mise. Le secteur touristique demeure compétitif et, pour couronner le tout, le pays fait également un retour, certes timide, sur le plan international. Il a réussi à emprunter dans le marché, et ce, à de nombreuses reprises, sans connaître de difficultés particulières.

Un problème politique ?

Cependant, selon l’agence de notation Fitch – qui a pour but de noter la dette publique des pays -, la viabilité de la dette va s’améliorer avec le retour de la croissance et un recul du risque politique. Et c’est bien sur ce dernier point que s’accentue désormais la tâche de la situation grecque. En effet, une commission d’enquête a été ouverte le 22 février dernier pour examiner le rôle de dix hommes politiques, occupant des hautes fonctions gouvernementales ou au sein de grandes institutions, dans une affaire de corruption.

Ils ont été premiers ministres, ministres, commissaires européens ou encore gouverneurs de la banque centrale. Tous grecs et tous accusés d’avoir reçu des pots-de-vin de la part du laboratoire pharmaceutique Novartis. Parmi eux sont concernés : Antonis Samaras, ex-Premier ministre, Yannis Stournanas, gouverneur de la banque centrale et ex-ministre des finances, Dimitris Avramopoulos, commissaire européen aux migrations et ex-ministre des affaires étrangères, Panagiotis Pikramménos, ex-Premier ministre et Président du Conseil d’Etat, Evangelos Vénizélos, ex-ministre des Finances et Vice-Premier ministre et Adonis Georgiadis, ex-ministre de la Santé.

Vers la fin d’une crise qui s’éternise

Bruxelles a donné, le 19 février, son accord pour une nouvelle tranche de prêt. Les ministres des Finances ont confirmé qu’une nouvelle tranche de prêt s’élevant à 5,7 milliards d’euros pourra être effectuée de la part des créanciers internationaux que sont le Fond monétaire international, la Banque centrale européenne et le Mécanisme européen de stabilité. Ce prêt pourra se faire dans les prochains jours, la Grèce remplissant les 108 exigences des créanciers – comprenant la privatisation d’un aéroport notamment. Mais la situation urge quelque peu.

Ce nouveau prêt s’inscrit dans le troisième plan d’aide européen de 86 milliards d’euros qui s’achève le 20 août prochain. À savoir que les deux premiers plans cumulent la somme astronomique de 260 milliards d’euros. Il n’est donc pas question, pour la Grèce comme pour l’Europe, de parler d’un quatrième plan d’aide. Il est grand temps, estiment les ministres européens, que le pays puissent se gérer, se financer et avancer seul, sur le plan national tant qu’international, comme les autres pays de l’Union.

Alors que le pays vient de se réveiller d’une longue gueule de bois, la Grèce semble remettre un pied dans une situation encore complexe à gérer. L’hypothèse d’un Grexit a été clairement écartée. Le paysage grec semble s’éclaircir. Mais le dossier est une affaire à suivre…

À lire aussi : Grèce : un accord finalement trouvé !

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Journaliste culture, politique et société
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