Nouveau mouvement de grève à la SNCF, un train sur trois ne circulera pas, les vendredi 23, samedi 24 et dimanche 25 décembre.
Une situation rouge
800.000 voyageurs étaient attendus dans les gares françaises, mais 200 000 personnes vont rester à quai pour ce week end de Noël. Un TGV sur deux circulera sur l’axe Nord et l’axe Atlantique, contre trois TGV sur cinq sur les axes Sud-Est et Est. Après les revendications sociales de la part des cheminots et des aiguilleurs en décembre, c’est au tour des contrôleurs (chefs de bords) de manifester leur mécontentement. Derrière ce mouvement se trouve le collectif ASCT (agents du service commercial des trains) qui s’est organisé à l’automne sur Facebook, en dehors de tout syndicat pour mener cette lutte.
Les revendications des contrôleurs
L’initiateur du mouvement, Olivier, était l’invité du 6h20 de France Inter mercredi 21 décembre. Contrôleur depuis 25 ans, il a expliqué les difficultés de sa profession : « ce sont des journées de travail qui peuvent aller jusqu’à 10-11 heures, avec des déplacements continuels et des milliers de kilomètres tous les mois à contrôler, renseigner les voyageurs« . En ajoutant « En théorie nous sommes 2 par train, mais de plus en plus, nous sommes seuls, sur des TGV qui peuvent compter jusqu’à 600 clients par TGV« . Il y aurait donc un problème de sous-effectif couplé d’une pénibilité de travail et un manque de reconnaissance du métier.
Olivier n’ a pas hésité à rappeler les détails de son salaire : « Le salaire brut c’est 2000 euros, le reste ce sont des primes qui ne comptent pas pour la retraite ». Ainsi une rehausse des salaire serait également dans le viseur, ainsi que le désir d’avoir une retraite plus confortable. Il a fini par conclure que « Cette grève est très impactante pour les voyageurs, nous en avons bien conscience et malheureusement, de notre côté, nous avons tout fait pour éviter cela : nous avons prévenu notre direction il y a des semaines et des semaines« . Le mouvement né sur les réseaux sociaux a tout de même du se reposer sur des syndicats pour déposer leurs préavis.
La réponse de la SNCF
Pour les manifestants :
La direction a proposé d’augmenter la « prime de travail » des chefs de bord (nom officiel des contrôleurs) de 600 euros par an, ce qui a tout de même permis le retrait de l’Unsa-Ferroviaire et de CGT-Cheminots et SUD-rail dans cette guerre contre la direction. Cependant le collectif ASCT a rejeté cette proposition, déclarant que ces 600 euros bruts par an, soit 38 euros par mois net, est largement en dessous de ce qu’ils espéraient. Le PDG de SNCF Voyageur, Christophe Fanichet, s’est indigné fasse à cette situation rappelant que « Les Français ont besoin de partir en vacances, j’appelle à ce que les chefs de bord retiennent cette date particulière de Noël et ne fassent pas grève ».
Pour les voyageurs :
En 2019, durant l’époque de la réforme des retraites, des grèves avaient eu lieu et avaient gâché le premier week end des vacances de nombreux français. La direction avaient pour la première fois mis en place un système de compensation, en remboursant les voyageurs le double du montant de leur billet annulé. Monsieur Fanichet a assuré que ce serait de nouveau le cas en cette période exceptionnelle, les voyageurs bénéficieront de « 200 % de remboursement » pour les voyageurs qui verraient leur train annulé. Cette mesure prend en compte le prix du billet et l’autre moitié sous forme de bon d’achat. De plus, Les voyageurs n’auront aucun frais supplémentaires pour échanger leurs billet pour un autre horaire entre le 23 et le 26 décembre, cela comprend tous les trains : TGV Inoui, Ouigo ou Intercité. On sait déjà que cette grève coute 20 millions d’euros par jour à la SNCF, ce qui risque d’augmenter avec le remboursement des billets.