Le ministère de la transition énergétique a ordonné ce mercredi 12 octobre une réquisition des personnels « indispensables au fonctionnement » de la raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon.
Une situation critique
Alors que les pénuries de carburant affectent toute la France, les grévistes poursuivent leur mouvement. Apparemment la menace du gouvernement n’a pas fait le poids devant la détermination des employés de raffinerie. Sur l’hexagone, on dénombre à ce jour six raffineries sur sept en grève. Après les raffineries de Esso-Exxonmobil, ce sont celles de TotalEnergies qui rejoignent cette contestation. Cela se passe alors qu’un tiers des pompes à essence n’est plus effective en France, c’est une double peine pour les automobilistes : ils peinent à trouver du carburant et il augmente. Face à cette situation, le gouvernement a lancé ces « réquisitions ». Concrètement, cela implique de faire intervenir des policiers aux domiciles des travailleurs pour exiger leur devoir de prestation. Les salariés qui refuseraient l’exécution de ces réquisition encourent jusqu’à six mois d’emprisonnement et 10 000 euros d’amende. Malgré un accord trouvé lundi les grévistes poursuivent leurs mouvement.
Les raisons d’une grève de telle ampleur
La direction de TotalEnergies a organisé une réunion ce mercredi à 14h à condition de lever ces « blocages » qui paralysent la France. La CGT qui est invitée à cette réunion n’adhère pas du tout à la proposition. Le syndicat qui avait déjà obtenu 3,4 % d’augmentation des salaire en début d’année, réclame à présent 10% d’augmentation pour ses salariés. Les syndicats demandent une revalorisation des salaires en raison de l’inflation galopante qui touche l’Europe. Autrement dit, les prix augmentent mais les salaires ne suivent pas. Ces pressions inflationnistes ont été exacerbées par les retombées de la guerre en Ukraine. Christophe Aubert, délégué syndical central CGT d’Esso-ExxonMobil, a rappelé qu’ils allaient « attaquer » leur « 23e jour de grève ». En ajoutant avec entrain c’est « Un mouvement historique ».
Les évolutions à venir
Selon les données de la société d’analyse énergétique Vortexa, les importations de produits pétroliers ont bondi de 40 % au cours de la semaine du 2 octobre. Cela a permis de couvrir les déficit de rendement causés par la grève dans nos raffineries. Aussi, c’est le prix du Diesel qui est le plus touché à cause de cette crise. On espère que les négociations vont parvenir à un consensus assez rapidement. Dans tous les cas, la France dispose tout de même d’assez de ressources pour combler les déficits pétroliers pendant environ trois mois, d’après l’UFIP.