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La guerre civile déchire le Soudan du Sud

Depuis le 15 décembre dernier, les dirigeants du Sud-Soudan, plus jeune État du monde, est en opposition publique avec son ex-vice-Président, Riek Machar. La guerre civile a déjà fait des milliers de morts et un demi-million de déplacés.

Depuis le 9 juillet 2011, date de l’indépendance du 197e État du monde, le Soudan du Sud, la situation est tendue dans tout le pays. Les tensions avec Khartoum, la capitale du Soudan, n’expliquent désormais plus le drame qui est en train de se produire au Soudan du Sud : un coup d’État a été proféré contre le Président Salva Kiir, préparé par l’ancien vice-Président Omar el-Béchir.

 

  • DES RAISONS ÉCONOMIQUES ET ETHNIQUES

Lundi, l’armée sud-soudanaise a affirmé avoir repris la ville pétrolière de Malakal, à 500 km au nord de la capitale Juba. Malakal est avec Bor et Bentiu, autres points névralgiques du pays, un des principaux théâtres du conflit. « Malakal est enfin dans les mains de la SPLA » a ainsi déclaré son porte-parole Philip Aguer. En attendant, la ville de Bor est redevenue « calme » depuis le 18 janvier, toujours selon M. Aguer. Des pourparlers ont été lancés le 2 janvier dernier entre les belligérants à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, pour tenter d’imposer un cessez-le-feu. Pour l’instant, les négociations n’ont pas avancé.

Les raisons de cet affrontement sont nombreuses. Depuis la guerre civile soudanaise, de 1983 à 2005, les rebelles sudistes aujourd’hui basés au Sud-Soudan se sont opposés au régime de Khartoum. Même si aujourd’hui, l’indépendance est acquise, les rancoeurs restent nombreuses, ce qui installe une tension perpétuelle dans la présidence sud-soudanaise. Également, l’intérêt économique peut expliquer la tenue de cette guerre civile : le Sud-Soudan est un État riche en pétrole, et l’attaque de Malakal engendre des tensions économiques au sein du pays. Enfin, l’argument ethnique est aussi important : un conflit datant de 1991, durant lequel 2000 membres de l’ethnie nuer par l’ethnie dinga, a provoqué une fracture ethnique qui s’est exportée au Soudan du Sud, et qui empêche une évolution de la situation.

Le Soudan du Sud reste un État très fragile, encore très peu démocratique, où la censure médiatique est monnaie courante. Le SPLM est l’unique parti qui contrôle tous les postes politiques du pays. La guerre civile provoquée par le pouvoir en place a déjà fait 4.000 morts, et 400.000 déplacés. Des chiffres qui ne cessent de grimper, et qui ne sont pas prêts de s’arrêter face au mutisme de la communauté internationale.

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Le Président du Sud-Soudan, Salva Kiir

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