Tout Pour Réussir, dix minutes d’interview avec Saad Merzak, chaque mardi. Un retour sur la carrière d’une personnalité du monde médiatique, artistique ou économique, et les raisons de leur succès. Aujourd’hui dans Tout Pour Réussir, Saad Merzak accueille l’acteur Guillaume Gouix. On l’a connu dans des films tels que Jimmy Rivière ou plus récemment Braqueurs. Et aujourd’hui, on le retrouve à l’affiche du film Chez Nous.
Saad Merzak : Vous avez commencé le théâtre jeune, d’où vient cette passion ?
Guillaume Gouix : De plusieurs choses ! Mes parents ont toujours été des gens cultivés qui aimaient aller au théâtre et regarder des films. J’ai arrêté l’école très jeune et ma mère m’a du coup nourri à de nombreux vieux films italiens, ceux de Blier, Scola, Fellini et tout ça. Sinon, il y avait un petit cours de théâtre dans mon village, ma soeur jouait. Ça doit venir de là !
SM : Lorsqu’on regarde votre filmographie, on a l’impression que vous jouez souvent des rôles de personnages durs, voire de bad boys. C’est une volonté de votre part ?
GG : Pas du tout ! Je ne sais pas pourquoi les gens pensent à ça car il y a plein de films où je ne joue pas du tout ce genre de rôle, comme Attila Marcel de Sylvain Chomet, Mobile Home, le film La Vie en Grand où je fais un professeur très gentil. C’est une généralité ; les rôles que les spectateurs sont le plus vus c’est dans Les Revenants, Braqueurs donc oui c’est plus dur. Mais je m’en fous du genre du film, je m’intéresse au réalisateur et à la nécessité qu’il a de faire des films.
SM : Il y a même une comédie où vous avez joué récemment, c’est Le talent de mes amis, mais depuis vous n’avez pas joué de rôle à la cool ?
GG : Non et encore j’y ai fait une demie-scène, par amitié pour Alex Lutz. Je joue pas vraiment dedans. Pour l’instant je n’inspire pas vraiment dans le registre humour mais qui sait, peut-être que ça changera !
SM : Quel est le film dont vous êtes le plus fier en tant qu’acteur ?
GG : Ça change tout le temps… C’est très dur de répondre à ça. Je suis fier de plein de films, dont le dernier par exemple, car je suis heureux d’avoir travaillé avec Lucas Belvaux et de faire un film qui regarde son pays dans les yeux, un film politique et intelligent. Ça je suis fier.
SM : Alors le film dont vous êtes le moins fier, ça sera plus simple ?
GG : Non pas vraiment, c’est encore plus dur (rires) ! Il n’y en a pas, franchement je ne regrette aucun film. Quand je rencontre des gens, si j’y vais c’est que j’ai des raisons d’y aller. Je ne les suis pas par choix, je suis pas du genre à regretter.
SM : Finalement, quel serait le cadeau que le cinéma pourrait vous faire ?
GG : De continuer comme ça, à me donner des rôles différents avec des cinéastes qui ont un discours et une vision du monde percutants…
SM : Et pourquoi pas gagner des récompenses ? En 2012, vous étiez nommé au César du meilleur espoir masculin pour Jimmy Rivière, et depuis plus rien…
GG : J’ai gagné un prix à Pékin, tout le monde s’en fout mais c’est marrant ! Mais en France non. Ce qui me fait plaisir, c’est de faire des beaux films, avec un projet et des cinéastes que j’aime. Le prix, c’est le morceau de sucre à la fin. C’est la reconnaissance des gens du métier comme les Césars. C’est pas un but en soi en tout cas.
SM : Certains de vos rôles sont parfois assez physiques, suivez-vous des entraînements intenses, comment préparez-vous vos rôles de manière générale ?
GG : C’est très récent, je ne faisais pas du tout de sport avant. Mais là je m’entraîne pour un film de Guillaume Nicloux que je vais commencer et où je dois perdre du poids. Pour Braqueurs on avait été entraînés mais pour des choses spécifiques comme le maniement des armes avec des anciens du GIGN.
SM : Donc vous vous mettez dans la peau du personnage, vous les suivez en journée ?
GG : Je n’aime pas trop raconter ça. Quand vous allez dans un resto et que vous demandez la recette au cuisto, il y a moins de magie. Donc ma manière de travailler, je n’en parle pas trop aux gens.
SM : Vous êtes un acteur très discret, d’ailleurs vous n’êtes pas sur Twitter contrairement à vos camarades de jeu, pourquoi ?
GG : Déjà, ça prend trop de temps. Ensuite je n’aime pas donner mon avis mais je suis sur Instagram, c’est déjà ça ! J’aime bien exprimer les émotions en photo. Je préfère voir les gens en réel, le virtuel me dépasse un peu parfois.
SM : Votre femme Alysson Paradis est également comédienne, vous parlez boulot en rentrant chez vous ?
GG : Comme tout le monde, ça dépend des jours. On parle de tout dont le boulot, car c’est notre passion ! On a la chance de faire le travail qu’on aime, donc on en parle nécessairement, sinon on aurait pas envie d’en faire !
SM : Vous êtes le papa d’un petit garçon de deux ans, comment arrivez-vous à organiser votre vie professionnelle ?
GG : Comme tout le monde vous savez, on a pas une vie plus dure que tous les autres !