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Guillaume Renusson, la passion de la réalisation

guillaume renusson

Guillaume Renusson, jeune réalisateur de courts-métrages, a raconté son parcours à Radio VL. Un artiste inspiré et inspirant qui vient de réaliser le clip onirique de « Hush » pour la chanteuse Siân Pottok et qui prépare son premier long-métrage, à seulement 25 ans.

Radio VL : Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre formation ?

Guillaume Renusson : Je m’appelle Guillaume Renusson, j’ai 25 ans et j’habite Paris. J’ai commencé par faire une prépa littéraire puis une année de droit mention politique à la fac, ce qui m’a permis d’avoir une licence. Après ça, j’ai fait un master d’écriture audiovisuelle, et j’ai découvert le scénario lors d’ateliers d’écriture. C’est pendant ces deux années-là que je me suis lancé dans la réalisation. Depuis trois ans, c’est-à-dire depuis la fin de mes études, j’écris et je réalise des courts-métrages qui ont plutôt bien marché (il a notamment obtenu le prix du meilleur film au Mobile film festival pour « Une minute de silence » en 2013, ndlr), autant à l’étranger qu’en France, et j’ai fait mon premier clip récemment.

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RVL : Au début ce choix d’études a-t-il inquiété votre entourage ?

GR : J’ai eu la chance d’être encouragé par mon entourage. Mais la réalisation, c’est un milieu dont je ne venais absolument pas, je ne connaissais personne qui avait fait ça. C’était l’inconnu total pour moi. En plus je suis arrivé faire mon master à Paris, et je ne connaissais pas bien la ville, comme j’avais commencé mes études au Mans et à Rennes, c’était un vrai challenge, un saut dans l’inconnu.

RVL : Comment votre passion est-elle née et qu’est-ce qui vous a attiré dans ce métier ?

GR : Je ne peux pas tenir des discours comme « depuis l’enfance, j’utilisais la caméra de mon grand-père« , c’est plutôt au lycée et en prépa que la passion est née. Mais j’ai toujours éprouvé de la fascination pour les gens qui arrivent à vivre de leur passion en racontant des histoires, et cette forme de liberté qu’ils ont. C’était vraiment quelque chose qui m’attirait, de pouvoir raconter des histoires. J’aimais beaucoup le cinéma, et je voulais connaître les codes et les règles de l’écriture audiovisuelle, qui n’ont rien à voir avec la littérature. C’est très mouvant, ce n’est pas quelque chose de terminé comme dans un livre. J’ai d’abord eu un rapport très fort aux histoires avant d’avoir un rapport aux images. Avant, je ne me disais pas « Je veux être réalisateur. » Mais une fois que j’ai découvert le scénario en cours, ça s’est imposé à moi, je ne pouvais pas laisser la réalisation de côté, j’aurais été trop frustré si je ne n’avais été que scénariste.

Trailer « La nuit, tous les chats sont roses » (All cats are pink in the dark) from Guillaume Renusson on Vimeo.

RVL : Quelles sont vos grandes références ou inspirations au cinéma ?

GR : Il ne s’agit pas d’imiter des réalisateurs mais de comprendre où ils voulaient aller. J’ai lu beaucoup d’interviews, des choses qu’ils ont dites. J’ai été profondément touché par des réalisateurs comme Hitchcock, Truffaut, Polanski, Scorsese ou Haneke, par la façon qu’ils ont de filmer des êtres humains, de raconter des histoires, de transmettre une vision du monde. Ce sont des réalisateurs que j’ai connus tard, au lycée ou pendant mes études, mais quand j’étais enfant, c’était plutôt Spielberg, Cameron ou Tarantino. Ils m’ont marqué quand j’étais gosse, je trouvais dans leurs films de la liberté et de la magie. C’est plus du cinéma de divertissement, mais je me rappellerai toujours de la première fois où j’ai vu Titanic, par exemple. Ces deux listes différentes de réalisateurs m’ont influencé.

RVL : Vous co-écrivez vos scénarios avec Clément Peny. Comment se passe ce travail en « binôme » ?

GR : Avec Clément Peny, on s’est rencontrés pendant mes études. Le jour de la rentrée scolaire du master, je suis arrivé en retard, tout le monde était déjà assis, et je ne connaissais personne à Paris. Je me disais que j’allais me retrouver avec plein d’artistes qui se croient investis d’une mission particulière. Et puis en fait je me suis assis à côté de Clément et on s’est tout de suite bien entendu. On a vraiment des sensibilités complémentaires, et on s’est mis à écrire ensemble. On n’a jamais eu de désaccords sur les films et les thèmes qu’on voulait traiter. C’est vraiment chouette de pouvoir écrire à deux, j’en serais incapable seul. Quand on a quelqu’un en face, c’est un peu comme au ping-pong, alors que quand on est seul, ça va beaucoup moins vite et il y a forcément moins de dialogue. Je trouve qu’écrire en duo est plus pertinent. On discute toujours ensemble quand on écrit un scénario à quatre mains. Clément, c’est une personne avec qui je voudrais continuer à travailler.

En fait, il y a trois étapes dans la conception d’un film : d’abord l’écriture du scénario, ensuite la phase de réalisation, où on réécrit en fonction des acteurs et des imprévus du tournage, et après il y a le montage, pendant lequel on modifie des séquences. Pour ces trois phases, j’ai travaillé avec les mêmes personnes depuis le début. C’est très agréable ce sentiment de créer un groupe, une sorte de famille. On finit par trouver un langage commun et surtout, on gagne du temps, parce qu’il faut toujours se tester au début d’une collaboration, il y a un temps d’adaptation. Maintenant j’ai l’impression qu’on forme une communauté, qu’on est un vrai groupe d’amis. Dans le milieu du cinéma, il y a souvent ce phénomène de « bande ».

Trailer « Après les cours » (After school) from Guillaume Renusson on Vimeo.

RVL : Est-ce une évidence de passer au long-métrage après avoir réalisé des courts-métrages ? 

GR : Il n’y a pas véritablement de règles, mais quand on commence jeune, on est plus ou moins obligé de passer par le court-métrage. C’est une forme vraiment à part, et il y a des gens qui ne produisent que des courts toute leur vie, d’autant plus qu’il y a un bon réseau en France. Mais on ne va pas se mentir, on a souvent envie de passer au long.

RVL : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre projet de long-métrage ?

GR : On est encore en traitement, c’est-à-dire qu’on est en train de rédiger un synopsis très détaillé pour le proposer à plusieurs structures. Tout ce que je peux dire pour l’instant sur ce projet, c’est que ça va être une sorte de drame familial, qui se déroulera sur trois semaines. Il concernera une famille de trois personnes. Elles vont faire la rencontre d’une autre personne qui va rentrer dans leur sphère et provoquer l’implosion de la cellule familiale. Mais ça risque encore d’être modifié en cours de route.

RVL : Et pouvez-vous nous parler de « Hush », le clip de Siân Pottok que vous avez réalisé récemment ?

 GR : On avait décidé qu’il fallait qu’une histoire se dégage du clip, avec une vraie chute, Siân ne voulait pas d’images gratuites, mais un petit film. Elle m’avait expliqué l’intention de sa chanson, qui évoque une disparition. Mais elle voulait éviter que ça soit glauque, elle souhaitait un ton léger pour ce sujet assez lourd. Ce clip, c’est une invitation au courage du deuil. On voulait montrer que la mort de quelqu’un peut avoir quelque chose de léger. Il me fallait respecter cette ambivalence dans le clip. J’ai proposé plusieurs idées, et on a retenu celle-là, avec une dimension fantastique. L’homme s’occupe d’un cadavre et il va se passer quelque chose avec elle. J’ai voulu mélanger plein de codes. Le côté Gepetto avec sa poupée, le côté très visuel des costumes, le côté onirique aussi… Ce n’était pas évident à traiter comme sujet, mais j’ai choisi de ne raconter qu’un rêve pour raconter la disparition.

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RVL : Est-ce très différent de tourner un clip ou un court-métrage ? 

GR : Le clip a des similitudes avec le court-métrage. Mais pour un film, on s’occupe avant tout de l’histoire alors que pour un clip, on s’occupe avant tout des images. Ces images défilent sur la musique, il y a un rythme. C’est agréable, je trouve que ça va plus vite à réaliser.

RVL : Comptez-vous tourner d’autres clips, si l’occasion vous en est donnée ?

GR : C’était mon premier clip, mais j’espère bien en faire d’autres, j’ai beaucoup aimé collaborer avec une autre artiste, rentrer dans son univers, traduire au mieux sa chanson, et faire une proposition au service d’une autre intention artistique.

Crédits image à la une : http://www.apar.tv/

A lire également : Siân Pottok nous enchante

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