Ex-victime de harcèlement scolaire, Hilaire Crocombette revient dans les lycées faire de la prévention. Après un long parcours sur le chemin de la guérison, avec une aide inattendue.
Le lycée ? « Je l’ai mal vécu » lâche Hilaire. L’étudiant en école de coaching de 19 ans revient de loin. Impossible de savoir, au premier abord, que le bac était pour lui « comme une guillotine ». Cadet d’une famille de 5 enfants, Hilaire se décrit comme un « élève insupportable et très turbulent » qui n’a « jamais eu besoin de travailler » au collège. Pour lui, l’école était « un divertissement ». Mais au lycée, certains professeurs vont sonner la fin de la récréation.
Son arrivée dans un établissement lyonnais « élitiste » marque le début d’une épreuve de plusieurs années. Hilaire « découvre le travail » et se sent « très seul ». « Je ne comprenais pas pourquoi j’étais dernier de la classe » détaille celui qui, jusque-là, était dans les « premier » sans vraiment travailler. « Indépendant », persuadé « qu’il va s’en sortir » même s’il ne « voit pas l’utilité du bac », Hilaire commence par « nier le problème » avec le « ça va aller ». Jusqu’à une évidence.
Quitter le système scolaire, comme un acte de survie
« Je savais que ça n’allait pas mais je n’avais pas d’alternatives ». Confronté au silence des professeurs et de ses parents, Hilaire l’interprète comme « des brimades » et sombre dans la dépression. « Je n’arrivais plus à me lever, mes muscles étaient comme sectionnés » raconte-t-il. C’est auprès de son ami Geoffroy Giscard d’Estaing qu’Hilaire trouve une « oreille attentive » avant de changer de lycée en fin de seconde.
Ce changement constitue le début d’une renaissance. Un an plus tard, celui qui considère le lycée comme « une perte de temps » décide de quitter le système scolaire. « C’était un acte de survie » explique Hilaire. Le bac, il le passera en candidat libre depuis le Royaume-Uni. Avec l’accord de ses parents, il part au pays de Sa Majesté avec « plusieurs projets » : apprendre l’anglais et développer sa page Facebook.
« J’avais peur de ne pas y arriver » mais surtout peur « de perdre ce que m’apportais l’école » explique-t-il aujourd’hui paradoxalement. A cette époque, Hilaire n’arrive « pas encore » à mettre des mots sur le mal qui le ronge. Outre-Manche, l’ex-lycéen rejoint « une communauté chrétienne » et obtient son bac « avec mention ». « C’était un accomplissement personnel après des années de galère » décrit-il, encore avec émotion.
Témoigner et coacher pour aider les jeunes à « libérer leur potentiel »
Grâce à la psychothérapie, Hilaire prend conscience que son histoire peut être celle « d’autres jeunes ». A la fin de ses interventions devant des jeunes,« on venait me voir en me disant merci » relate l’étudiant. Avec sa page Facebook et sa chaîne Youtube, Hilaire veut « aider les jeunes à briser les limites » et montrer que « l’on peut réussir malgré les épreuves ». Chaque jour, ce sont près de 900 ados qui regardent les conseils de leur aîné.
Rapidement, Hilaire décide de se déplacer. « J’ai fait quelques conférences dans les lycées » de la région Auvergne-Rhône-Alpes et les retours « étaient excellents ». Soucieux d’aller plus loin dans sa démarche, Hilaire met en ligne « une méthode » pour « libérer son potentiel » et rejoint l’Institut Paul Pyronnet pour « avoir une formation, en plus de mon histoire personnelle ». Depuis janvier 2019, il est « auto-entrepreneur » dans le coaching à seulement 19 ans.
« Une nouvelle aventure » pour l’ex-harcelé qui entend bien prendre sa part dans la mobilisation national sur le sujet. En Auvergne-Rhône-Alpes, la conseillère régionale Anne Lorne est mandatée par Laurent Wauquiez pour mettre en place un « plan régional de lutte contre le harcèlement scolaire ». Une ouverture intéressante pour Hilaire Crocombette, lui permettant de « continuer à aider » tout en développant son « business ».
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