L’application mobile Heetch et ses deux fondateurs ont été lourdement condamnés après avoir perdu son procès au tribunal correctionnel de Paris. La start-up a annoncé dans la foulée la suspension provisoire de son application.
Coup dur pour l’application de covoiturage de nuit. La start-up Heetch et ses deux dirigeants, Teddy Pellerin et Mathieu Jacod, ont été lourdement condamnés à la suite du verdict rendu ce jeudi par le tribunal correctionnel de Paris. L’application est contrainte de verser 441 000 euros en réparation du préjudice moral causé aux chauffeurs de taxis, auxquels s’ajoutent 91 000 euros de frais de justice. Heetch devra également s’acquitter d’une amende de 200 000 euros dont 150 000 euros avec sursis. Les dirigeants sont quant à eux contraints de verser 10 000 euros d’amende dont la moitié avec sursis, précise le Monde.
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Le tribunal reproche à Heetch d’être « sorti du cadre de leur entreprise »
La justice reproche à l’application française de « contribuer à la précarisation et au développement d’un sentiment d’angoisse des taxis ». Elle accuse également Heetch d’être « sorti du cadre de leur entreprise » et ses dirigeants de s’être « délibérément affranchis des principes légaux au nom de la création d’une nouvelle économie ». Pour être plus clair, l’application de covoiturage est accusée de proposer un service qui ne respectent pas les termes préalablement définis. Les deux fondateurs se défendent en qualifiant leur application de plateforme de covoiturage ; un conducteur non-professionnel effectue un trajet et décide de prendre un ou plusieurs tiers passagers qui se rendent à la même destination pour partager les frais. Mais la justice n’a visiblement pas accroché avec cette vision des faits et estime que le service proposé par Heetch est bel et bien un service de « transport onéreux ».
L’application est provisoirement suspendue en France
Suite à cette décision de justice, les deux fondateurs ont décidé de suspendre provisoirement leur application en France. « Dans un premier temps, pour se conformer au jugement, nous décidons, de notre propre initiative, de suspendre provisoirement l’application » explique-t-il dans un communiqué. Pas question toutefois de jeter l’éponge. « Heetch n’est pas fini. Nous prenons acte de la décision, nous contestons les motivations du tribunal ». Une suspension qui provoque la colère de nombreux jeunes qui avait pris l’habitude d’utiliser ce mode de transport au prix très aguicheur.
Lancée en 2013, l’application Heetch avait pour vocation de proposer aux jeunes une solution plus abordable, plus adaptée et plus sécurisée que les transports traditionnels. 80% des utilisateurs sont des jeunes de moins de 25 ans et la majorité des trajets se font en banlieue, souvent mal desservie par les transports en commun.