« All you need for a movie is a gun and a girl » annonce le cinéaste français Jean-Luc Godard. Cette citation a inspiré le réalisateur Claude Lelouch pour son film Une fille et des fusils en 1964.
Le cinéaste va reproduire à travers ses œuvres cinématographiques sa propre perception et idéologie du modèle féminin. La manière dont il imagine la femme, sous toutes ses formes, ses couleurs, ses états. En effet, le cinéma est le reflet de l’image qu’a la société de la femme. Néanmoins, une vision masculine serait-elle la plus adéquate afin de représenter la femme dans le monde du cinéma ?
70% des personnages sont des hommes, contre seulement 30% de femmes.
Une étude réalisée par le site Le Cinema est Politique montre que 70% des hommes sont présents dans les bandes-annonces contre 30% de femmes (sur un échantillon de 58 bandes-annonces). Dans ce sens, le cinéma est révélateur de réelles inégalités sociales existantes. Prenons exemple avec les professions des femmes dans les films : 89% des femmes sont infirmières, 81% secrétaires. 57% sont professeures et 53% serveuses (Five ThirtyEight). Qu’a-t-on fait des femmes médecins, avocates, scientifiques ou cadres ?
De Kill Bill, Pulp Fiction … à Thelma et Louise.
D’autre part, certains des plus grands films internationaux prônent l’émancipation de la femme. Kill Bill de Quentin Tarantino est « un film dans lequel il n’y a que des femmes (ou presque) et où l’homme est détenteur d’un pouvoir vraiment malveillant qu’il faut détruire à tout prix » (Alberto Morsiani). La super-héroïne Black Mamba (Uma Thurman) est une femme indépendante qui a le pouvoir de se sauver elle-même. Contrairement au cliché répandu dans les films de science-fiction.
Par conséquent, pourquoi Quentin Tarantino est considéré comme « le féministe que les féministes n’aimaient pas » ? Dans Pulp Fiction, Tarantino tente de mettre la femme en premier plan avec les personnages de Mia Wallace (Uma Thurman) et Fabienne (Maria de Medeiros). On retrouve aussi Yolanda «Honey Bunny» (Amanda Plummer) et Jody (Rosanna Arquette). Qu’est-ce qui caractérise toutes ces femmes ? La violence et le rôle « dominant » qu’elles ont sur leurs compagnons. Est-ce un renversement de situation où les femmes prennent le pouvoir ? Une manière maladroite « d’améliorer » l’image des femmes en utilisant comme arme la violence ?
Autre exemple avec le film Thelma et Louise qui est au cœur du conflit pour l’égalité hommes-femmes au cinéma. Un film polémique américain dû aux rôles de deux héroïnes utilisant les armes face à la violence masculine. Le réalisateur britannique Ridley Scott en a fait un film culte du féminisme. Le chroniqueur cinéma David Honnorat exprime : « Bien que le film soit réalisé par un homme, il met au centre de l’intrigue le thème de l’émancipation de femmes qui fuient la violence des hommes. Ce road movie est une déclinaison quelque peu divergente de Bonnie and Clyde, mais qui offre la même transgression. »
En définitive, la liste est encore longue avec Millenium : Ce qui ne me tue pas, Les Femmes du bus 678, Don’t Need You : The Herstory of Riot Grrrl, Les Suffragettes…