Le Japon a commémoré ce samedi 6 août le premier usage de la bombe atomique dans l’Histoire, quelques mois après la visite de Barack Obama à Hiroshima. Les autorités appellent au désarmement nucléaire.
Ce samedi 6 aout, une minute de silence s’est tenu à 8h15, heure précise du largage de la bombe, après qu’une cloche ait été sonnée par une fillette. Les dirigeants japonais et des invités venant de 91 pays étrangers se trouvaient rassemblés au Parc de la Paix, presque à la verticale du point d’impact.
Le Japon appelle de ses voeux un monde sans armes nucléaires.
Le maire d’Hiroshima, Kazumi Matsui, a appelé le monde à se débarrasser de ce « mal absolu », les armes nucléaires étant selon lui la « forme ultime de l’inhumanité ».
Le premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré que son pays « continuera ses efforts en faveur d’un monde sans armes nucléaires », c’est à dire d’un système de sécurité international reposant le moins possible sur la force militaire.
La visite d’Obama
Cette commémoration solennelle intervient quelques mois après la visite en mai 2016 de Barack Obama à Hiroshima. Il s’agissait de la première visite d’un président américain sur le lieu du bombardement. Elle été effectuée en marge d’une réunion du G7 se tenant au Japon — et non pas pour la date anniversaire.
Le président des Etats-Unis y avait prononcé un discours d’usage, insistant sur le caractère radical et fondateur de l’évènement : « Il y a 71 ans, la mort est tombée du ciel et le monde a changé », avait-il notamment déclaré. Il avait également rappelé la nécessité de réduire les arsenaux nucléaires.
Cette visite d’Obama s’était faite selon un équilibre assez difficile. Le président avait rencontré des survivants, mais n’avais pas prononcé d’excuses officielles. La visite avait créé une petite polémique aux Etats-Unis, où le souvenir de la guere contre le Japon est encore vif, notamment de la part de la droite et des anciens combattants. Les autorités japonaises, dont le maire d’Hiroshima, avait jugé l’initiative « courageuse ». Des voix s’étaient montrées plus critiques dans l’archipel, déplorant l’absence d’excuses et dénonçant la présence de forces américaines sur le territoire japonais.
Une première dans l’Histoire
Eté 1945. Alors que la guerre entre Etats-Uniens et Japonais s’éternise, le président Truman prend la décision stratégique d’utiliser la bombe atomique, preuve d’un changement de paradigme technologique majeur et sans précédent dans l’histoire du conflit et certainement dans l’histoire mondiale.
L’armée US choisit de cibler la ville d’Hiroshima, centre industriel et position défensive terrestre importante au sud-ouest de l’archipel japonais.
Le 6 août 1945 la première bombe atomique est larguée par le bombardier américain Enola Gay. Le bombardier B-29 avait décollé de Tinian, dans les Mariannes du Nord et largue la bombe à 8h15, à 9 km d’altitude. Celle-ci chute pendant 43 secondes et l’explosion en vol, à 500 mètres du sol, équivaut à 15 kilotonnes de TNT. 75 000 personnes meurent sur le coup et la ville est détruite. Dans les semaines qui suivent, 50 000 personnes supplémentaires meurent. Le nombre total de victimes s’établirait à 150 000 personnes.
Les survivants — les hibakusha — sont encore aujourd’hui plus de 250 000 et souffrent encore des effets de la bombe, psychologiquement et physiquement (brulures, radioactivité).
Une deuxième bombe atomique est larguée sur Nagasaki le 9 aout 1945.
Le Japon capitule le 15 aout.
Après la guerre, un Mémorial de la Paix est installé dans la ville reconstruite. Symbole du pacifisme nippon de l’après-guerre, la ville continue d’être un des grands centres mondiaux de la lutte contre les armes nucléaires.