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H&M x Maison Martin Margiela : vers une nouvelle démocratisation du style

C’est parti, aujourd’hui jeudi 15 novembre est donné le coup d’envoi de la collaboration entre H&M et Maison Martin Margiela ! Alors que les 103 modèles inédits de cette collection rééditée par le géant suédois du pap s’arrachent dans le monde entier, revenons sur l’histoire de cette maison encore trop peu connue du grand public qui, à parti d’aujourd’hui, participe de ce mouvement de démocratisation du style.

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Fondée en 1988, la maison de couture française éponyme évolue au cours des années 90 comme un véritable fleuron artistique guidé (sans être dirigé) par le couturier belge Martin Margiela. Diplômé de l’Académie Royale d’Anvers, il fait ses marques chez Jean-Paul Gaultier dont il retient d’ailleurs le côté excentrique, et chez Hermès, avant de lâcher en 2009 les rennes de la création à une équipe parfaitement soudée par le fer stylistique d’une mode inédite.

Anti-bling, anti-mode, anti-star, Maison Martin Margiela est une maison épure qui accorde une place première au produit. Ses couleurs ? Du blanc, du noir, des couleurs, encore du blanc… même blanc que les blouses que l’on retrouve sur le dos de l’équipe créatrice, collectif expérimentaliste qui se cache (littéralement) derrière « la maison sans étiquette ». En effet « MMM » puise sa force stylistique dans une ligne créatrice, à la croisée de la mode et le design, en vertu d’un jeu subtil de formes et de matières qui en font une maison moderne et exceptionnelle. Mais paradoxalement, ce qui constitue le nerf de cette maison est à l’origine de sa méconnaissance du grand public, dont le sens de l’orientation fashion ne saurait s’écarter de la tyrannie des logos à laquelle MMM s’oppose farouchement par sa politique des quatre points blancs et de l’étiquette (blanche aussi) numérotée de 0 à 23. Pas de it-girls dans leur campagne ? Pas de campagne publicitaire d’ailleurs ? Des mannequins lambda dont on ne doit jamais voir les yeux voire le visage pendant les défilés ? Tout est conçu pour ne pas faire parler de la maison qui, en dépit de son rachat en juillet 2002 par « Only The Brave » le holding de Renzo Rosso (Diesel), n’a cependant connu aucun déboire financier.

C’est pourquoi l’annonce d’une collaboration avec le géant H&M, dans son désir croissant de démocratiser la mode high class au gré de collections capsules signées Viktor&Rolf, Comme des Garçons, Lanvin et plus dernièrement Versace, en a ravi plus d’un ! Association certes surprenante si l’on tient compte du refoulement de ce côté « mainstream » chez Martin Margiela, mais qui n’en demeure pas moins ambitieuse sur le papier : il s’agissait de concilier des modèles édités à l’occasion de divers collections, dans un esprit cheap mais toujours chic. Mission réussie pour les deux maisons qui marquent aujourd’hui le monde de la mode, et l’esprit des centaines de milliers de modeux(ses). D’ailleurs en ce qui concerne la collection en elle-même, ce qui risque de plaire au public :

 

Ce qui risque de (beaucoup) moins plaire :

 

Que l’on aime ou que l’on aime, quoi qu’il en soit cet événement marque une nouvelle étape dans la démocratisation d’une mode qui se veut forte, mémorable, et qui permet à de nombreux nantis de ce monde du luxe de s’offrir un bout de rêve à la Margiela, tout comme moi qui suis ressorti avec cette veste et le petit cintre « Maison Martin Margiela Paris (pour H&M) ».

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