France

Notre-Dame des Landes : le bocage de la discorde

Voilà quarante ans qu’il fait parler de lui, le projet d’aéroport international du Grand Ouest situé à Notre-dame-des-landes. Celui que Michel Chauty, maire de Nantes en 1970, qualifiait de futur « Rotterdam aérien de l’Europe » est aujourd’hui l’épine dans la pied du gouvernement Ayrault et le terrain fécond d’un élan anticapitaliste porté par une centaine de militants.

Le projet d’aéroport international du grand ouest, situé à 30 kilomètres au nord de Nantes (Loire-Atlantique), a été validé par l’Etat et les collectivités locales socialistes. Il devrait voir le jour en 2017 mais les chantiers ne démarrent pas sous les meilleurs auspices.

Depuis plusieurs semaines de nombreuses associations revendiquent l’autonomie des terres expropriées par l’Etat. La forêt du Rohanne, le lieu dit du « Sabot » .. Autant de lieu que les habitants, agriculteurs et autres indignés veulent réoccuper malgré les opérations d’évacuations effectuées par les forces de l’ordre depuis plusieurs semaines.

Mais au-delà du conflit local, le terrain est devenu l’écrin porteur d’un mouvement d’indignation général. Les centaines de militants qui occupent le bocage, parfois depuis plusieurs hivers, se revendiquent comme les « squatteurs » d’une terre qui appartient à tous.  « Je suis né sur cette terre où tout appartient à tout le monde », pour ce militant qui revendique les bienfaits d’un mode de vie plus austère et plus proche de la nature, pas question de laisser l’Etat gagner. L’affaire est devenue le symbole de la lutte contre le capitalisme portée par écolos et activistes en tous genres. Les villages de l’agglomération nantaise occupés par les militants sont devenus des microsociétés basées sur des modes de vie autonomes.

A la tête de ces revendications, le collectif Zone A Défendre organise la révolte. Sur leur site, des listes de matériel de survie : nourriture, outils de campement, médicaments, vêtements chauds… Tout est passé en revue pour préparer les prochaines occupation des chantiers de construction de l’aéroport de la discorde. « Militairement je pense qu’ils gagnent mais politiquement on peut les avoir » assure une jeune militante.

Pourtant, à quelques 400 kilomètres de là, les revendications sont moins pacifiques : les murs de plusieurs permanences du parti socialiste ont été systématiquement marqués de l’impitoyable acronyme ZAD et des sloggans « Stop Ayraultporc », « ZAD vaincra » en l’espace de quelques jours. Egalement, dans la nuit de lundi à mardi, une vingtaine d’opposants au projet d’aéroport ont pris à partie un vigile chargé de surveiller un ancien squat évacué par décision de la justice sur la commune de Fay de Bretagne (Loire-Atlantique).

Une journée de «réoccupation» du site est annoncée pour samedi par les opposants, dont le sénateur EELV Jean-Vincent Placé et le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon seront de la partie

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