Ce vendredi 19 juin, Agnès Heller, philosophe et essayiste hongroise s’est éteinte à l’âge de 90 ans. Celle-ci se serait noyée dans le lac Balaton selon le média hongrois 444.hu.
Le parcours d’une militante engagée
Agnès Heller est née 12 mai 1929 à Budapest, elle a été l’élève du philosophe marxiste Georg Lukacs. Elle est devenue l’une des principales animatrices de « l’École de Budapest », courant critique du socialisme hongrois.
Agnès Heller était pourchassée par le régime communiste dans les années 1970. Suite à cela, elle s’exila pour enseigner la philosophie en Australie puis à New York.
Elle retourna en Hongrie dans les années 2000, où elle était connue comme une figure de l’opposition intellectuelle au pouvoir du national-conservateur Viktor Orban dont le gouvernement a multiplié les campagnes de dénigrement à son encontre.
Pour elle, la philosophie européenne est un «oiseau migrateur, qui voyage d’un pays à l’autre selon les époques, et n’a fait durablement son nid que dans quelques contrées comme la France ou l’Angleterre ».
Une femme de conviction
Agnès Heller, figure emblématique de la scène intellectuelle hongroise était membre de l’académie nationale des sciences, philosophe et professeur au New School for social research de New York
Afin de marquer son engagement contre la montée des nationalismes en Europe, au mois de mai 2019, quelques jours avant les élections européennes, elle avait fait partie d’un groupe d’intellectuels étrangers invités au palais de l’Élysée par Emmanuel Macron.
Rescapée de la Shoah, elle a passé sa vie à défendre ses idéaux et à condamner les dérives des régimes extrémistes, de gauche comme de droite.
Au cours de sa vie elle a reçu la médaille Goethe, la Wallenberg Medal et le prix Hannah Arendt.