David Romero a trouvé un asile à la commission des Droits de l’Homme du Honduras, où il exerce la profession de journaliste. Il se sent menacé par les autorités locales. Le reportage qu’il faisait ces derniers jours sur la corruption du gouvernement et des détournements de fonds n’a effectivement pas flatté les autorités.
Détournements de fonds et révélations:
M.Romero, après avoir enquêté dans son pays, a révélé que 330 millions de dollars soit 301.500.000 euros environs aurait été détournés par le gouvernement. Cette somme pharaonique était destinée à financer des programmes de sécurité sociale. Juan Orlando Hernandez Alvarado, président actuel du Honduras a reconnu que sur cette somme, son parti – conservateur – avait reçu 94 000 dollars. Ces 86 000 euros auraient servi à le mettre au pouvoir en 2013.
Le président Juan Orlando Hernandez.
Crédit photo: reuters.com
Pour la liberté d’expression:
Alors que David Romero était convoqué à une audience pour une affaire de diffamation sans rapport avec les révélations précédentes, plusieurs personnes se sont invitées dans la salle d’audience et ont emmené le journaliste dans les locaux de la commission des Droits de l’Homme à Tegucigalpa. Depuis, le journaliste clame que le gouvernement veut sa tête. Ce n’est pas la première fois que les autorités brident la liberté des journalistes, au Honduras.
Romero en audience. Crédit photo: honduprensa.wordpress.com
La Censure fait loi:
Le pays occupe la 132ème place dans le classement mondial de la liberté de la presse 2015 réalisé par Reporters Sans Frontières. 132 sur 180. Avec un score de 39,7, l’ONG caractérise l’état de la liberté de la presse au Honduras comme « difficile ». Ses voisins le Venezuela, le Mexique, l’Equateur sont eu aussi en situation « difficile ». Cuba, quant à elle, fait partie de la liste noire: « situation très sérieuse ».
Manifestations des jeunes contre la corruption au Honduras.
Crédit photo: lemonde.fr
« Vous vous êtes trompés de génération »
Des manifestations à répétition:
Les révélations de David Romero ne sont pas une surprise pour la population, lassée de la corruption de son gouvernement. Le 19 juin, ils étaient 30 000 à défiler dans les rues de Tegucigalpa, la capitale. Ils réclament la démission du président M.Hernandez. Et ce n’était pas la première fois: le 6 juin, la foule était déjà descendue dans la rue. Un ras-le-bol dans ce pays où six habitants sur dix vivent sous le seuil de pauvreté. Les accusations du journaliste Romero, ancien sénateur, risquent bien de mettre de l’huile sur un feu déjà ardent.