Hong Kong a été le théâtre de violents affrontements ce mardi 9 février. Des émeutiers ont mis le feu dans les rues de Mong Kok, tôt ce matin, et se sont heurtés à la police. Les autorités locales ont essayé de disperser les vendeurs à la sauvette en tirant des coups de feux en l’air, mais l’incident a tourné en manifestation antigouvernementale.
Hong Kong’s Lunar New Year celebration turns into clashes between police and protesters https://t.co/YdsAMNJB1t pic.twitter.com/NCyfmGN2tv
— Los Angeles Times (@latimes) 9 Février 2016
Des manifestants dits de la mouvance « localistes » ont tenté de prendre la défense des vendeurs ambulants, jugeant qu’ils participent à l’atmosphère festive ce Nouvel An chinois. Malgré ces perturbations, les festivités de ce dernier sont maintenues. Des feux d’artifice doivent être tirés dans le Port Victoria ce soir.
Un rappel de la révolte de 2014
Nombre de policiers et émeutiers ont été blessés, dans ce qui est le plus grand débordement à Hong Kong depuis la révolte pro-démocratie de 2014, « la révolution des parapluies ». Pour cette dernière, des dizaines de milliers de manifestants avaient paralysé des quartiers entiers de la ville. Ils réclamaient un véritable suffrage universel pour la désignation du prochain chef de l’exécutif, en 2017. En effet, l’accès au vote est limité à un collège de grands électeurs validé par Pékin.
« Un pays, deux systèmes »
« Un pays, deux systèmes », c’était la promesse énoncée par Deng Xiaoping au moment de l’entame des négociations de la rétrocession de colonie britannique de Hong Kong à la Chine en 1997. Devait ainsi être maintenue une économie capitaliste et une politique libérale à Hong Kong.
Seulement, l’influence de Pékin se fait toujours sentir, alors que les deux incarnent deux modes radicalement opposés de développement dans le contexte chinois. Le droit de manifestation est fortement réglementé, la presse locale autocensurée, et des partis politiques pro-gouvernementaux implantés. Ces éléments entravent l’expression politique d’une population sensibilisée tardivement à la question de la démocratie.
Des mouvances pro-démocratie
Des groupes dits « lovalistes » militent contre l’influence de Pékin à Hong Kong et pour l’indépendance, tels que le collectif Occupy Central with Love and Peace. Ils souhaitent qu’Hong Kong détermine son propre avenir politique. Seulement, le ton des chinois se durcit. En septembre 2014, durant « la révolution des parapluies », la presse officielle chinoise expliquait qu’en cas de défaillance de la police hongkongaise, une intervention de la police du continent ne serait pas illégale.
Rally in Umbrella Sq. to mark one month since tear gas used against protesters. Details here http://t.co/ACW3IqKOUt pic.twitter.com/0c3xI0lemD
— Occupy Central 和平佔中 (@OCLPHK) 27 Octobre 2014
Les affrontements de ce mardi avec la police mettent en lumière le fait que la promesse « Un pays, deux systèmes », risque de ne pas être tenue, seulement vingt ans après avoir été énoncée.
© Photo à la Une : Kin Cheung/AP Photo.