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Ici tout commence : visite guidée de l’Institut Auguste Armand

A l’image de la place du Mistral dans Plus belle la vie, Ici tout commence a son lieu iconique qu’est l’Institut Auguste Armand. Nous sommes partis à sa découverte !

Alors qu’Ici tout commence s’apprête à fêter son 2ème anniversaurre, nous sommes partis sur les traces du lieu phare de la série, l’Institut Auguste Armand, une école de cuisine qui sert d’arène unique à la série de TF1. Nous y avons aussi croisé des élèves, certains nouveaux, et avons pu assister au tournage de quelques scènes. Avec les délais de mise en boîte de la série, ces scènes ont été diffusées en ce mois d’octobre. Mais même après 2 années d’existence, se rendre sur un tel tournage permet de mesurer ce que la présence quotidienne d’un décors aussi emblématique peut produire sur le spectateur qui a rendez-vous « avec lui » chaque soir. Comme la place du Mistral, l’Institut est devenu un personnage à part entière dans la série et chaque « pièce » / lieu a vu défiler son lot d’intrigues et de temps forts. Poussons les portes de cette sublime bâtisse !

Vendredi 19 août vers midi. Nous avons rendez-vous à Saint-Laurent d’Aigouze, à une quarantaine de minutes en voiture de Nîmes. C’est là que depuis deux ans se tournent inlassablement les épisodes du nouveau carton de TF1 : Ici tout commence. Lieu de travail pour des centaines de personnes chaque jour, il est aussi devenu un lieu de « pèlerinage » pour les fans de la série. Toute la journée, ils patientent sans relâche sous le soleil pour apercevoir les héros de leur série qui doivent passer devant eux pour entrer … ou sortir du tournage. « C’est grâce à eux qu’on est là. Donc chaque jour, si je peux, je prend le temps d’aller les voir, faire des photos. C’est très important ! » nous confie Zoï Séverin (Jasmine). Mais quand on vient pour la première fois, c’est impressionnant de constater la ferveur qui règne. « C’est d’autant plus vrai l’été« , nous confie un membre de l’équipe technique. « Ce sont les vacances et ils ont du temps donc toute la journée, on sait qu’ils seront là« . Même si on sait très bien que l’on vient pour faire son travail, en passant devant eux pour entrer où tous voudraient être, on sait qu’on est privilégié et que l’on va savourer ces moments.
Une fois les contrôles de sécurité passés, on entre dans « le saint des saint ».

A écouter aussi : Ici tout commence : le bilan de la saison par Sarah Farahmand | La loi des séries #594

Crédit : Alexandre Letren

Devant nous, accompagnés d’un membre de l’équipe de communication de la série qui nous sert de guide (merci Jeremy Marque pour ce travail de tous les instants), le décor de la série commence à se déployer sous nos yeux. A gauche, le plan de l’Institut, à droite, en haut de sa tour et visible depuis l’extérieur, le drapeau de l’Institut, flanqué des initiales de ce lieu de fiction devenu un lieu à part entière dans la vie de la ville (le paradoxe de la rencontre entre réalité et fiction, mais également l’impact qu’une fiction populaire peut avoir sur on public). Si les équipes techniques présentes un peu partout ne nous font jamais oublier qu’on est bien entendu sur un lieu de tournage, on comprend aussi en voyant dans les étages les « élèves » vêtus de leur tenue blanche et jaune qu’on est bien aussi dans l’univers fictionnel que l’on suit chaque soir. Et à mesure que la visite se poursuit, les lieux que l’on découvre agissent sur nous comme si on revenait dans une maison où on a passé du temps dans le passé. Sauf que ce sont nos souvenirs télévisuels qui nous reviennent en mémoire quand, dans telle scène, on se souvient d’un moment marquant. Et si il y a bien un lieu qui agit comme un tel catalyseur, c’est l’amphithéâtre, ce lieu si présent dans la série et vers lequel on a très envie de se rendre une fois arrivé.

Crédit : Alexandre Letren

On le voit très tôt dans la série, dès le premier épisode. Lieu des épreuves de cuisine, il est aussi celui des confrontations comme quand dans l’épisode 18, après des jours à être portée disparue, Noémie réapparaît en haut des marches face à un Teyssier médusé. C’est aussi un lieu qui symbolise « le jeu » des comédiens, telles les scènes de l’Antiquité grecque. Sans casser la magie, un lieu spécialement créé pour la série comme on s’en rendra compte « en passant par derrière ». C’est aussi le lieu parfait pour échanger avec l’une des nouvelles recrues de cette saison 3, Lou Ladegaillerie qui incarne Vic, la sœur d’Hortense. Mais pas le temps de flâner, on continue de visiter un peu les lieux avant la pause déjeuner. Et l’on commence surtout à découvrir des lieux chargés de l’histoire de la série. A commencer par le « mur des talents », ce lieu iconique où apparaît la photo des élèves ainsi que leur « objet fétiche ». Et c’est l’occasion aussi de découvrir les nouveaux visages mais aussi celles et ceux qui sont passés par la série mais l’ont depuis quitté. Et toujours la présence du maître des lieux, la figure tutélaire à savoir Auguste Armand dont on se prend à rêver que les auteurs trouvent une manière de le ramener.

Crédit : Alexandre Letren

Après cette visite chargée d »émotion, la pause dej est surtout pour nous l’occasion d’échanger avec les comédiens (dont vous lirez les échanges soit ici même, soit que vous entendrez dans La loi des séries). Durant un peu plus d’une heure, nous avons pu discuter avec des personnages iconiques de la série comme : Zoï Severin (Jasmine), Kathy Packianathan (Deva) et Pola Petrenko (Charlène), 3 figures importantes de la série, mais également 3 personnages fascinants qui montre le soin tout particulier apporté sur la série aux personnages féminins. Ce soin nous permet de ne pas oublier que l’on retrouve évidemment une femme à la tête de cette série, Sarah Farahmand, dont on n’aura de cesse de rappeler le travail remarquable qu’elle fait sur la série en qualité de productrice, se glissant ainsi dans les pas de ses illustres « modèles » américains, ces femmes qui ont su forger le genre du soap, à l’image d’Irna Philipps ou Agnes Nixon. Leur travail rappelle que dans un univers professionnel où l’égalité est encore loin d’être la norme, gérer un tel univers qu’est le feuilleton quotidien, réclame des qualités que peu de professionnels du secteur peuvent se vanter avoir.
En échangeant avec ces actrices, quelque chose revient assez souvent : « la série m’a changé ! » Elles soulignent ainsi en creux le travail considérable que chacun doit accomplir tous les jours pour mettre les épisodes en boîte. « J’ai même grandi plus vite que je ne le pensais« , ajoute même celle qui fut l’une des révélations de la saison 2, à savoir Zoï Séverin. Puis nous poursuivons nos discussions avec les 6 petits nouveaux qui vont rejoindre la distribution de la série à partir de cette semaine.

Fin du repas, on poursuit notre visite des décors de la série. Notre visite nous amène dans un premier temps vers d’autres lieux très présents que sont la cuisine, le Double A ou encore l’économat, ce lieu parfait où les élèves échangent leur secret.

Crédit : Alexandre Letren
Crédit : Alexandre Letren

Comme c’est souvent le cas quand on pénètre dans un décor, il paraît plus « grand » à l’écran, la magie de la télé. Mais outre sa position stratégique dans la série, l’économat permet aussi de souligner tout le travail de ces métiers de l’ombre dans la série. Comme on le voit sur ces étagères, les produits sont mélangés les uns aux autres : de véritables produits de marques locales travaillant avec la série côtoient sur les étagères des « marques » fabriquées pour l’occasion pour « créer du vrai ». On y voit que du feu. Mais ce soucis du détail des équipes d’accessoiristes se retrouvent un peu partout sur le set, à l’image de la serre où de véritables plantes sont mélangées à de pures créations.

Car n’oublions jamais que si une série entend être proche de la vie, sa mise en chantier nécessite parfois des petits ajustements avec le réel. Vous aviez remarqué que le temps était constant dans Ici tout commence (un peu comme l’on se baignait toute l’année à St Tropez dans Sous le soleil) ? Cette marque est certes l’identité de la série, mais cela permet aussi lors de ventes de la série à l’étranger par exemple d’ajouter un cachet plus romanesque à une série.

Retour sur les lieux de tournage à proprement parlé. On longe pour s’y rendre la fameuse « allée » que l’on voit si souvent dans la série, propice aux échanges et confidences. Une allée bordée par un lieux que vous ne voyez jamais dans la série et pour cause … c’est un terrain de tennis. Pour l’instant, il rejoint la liste des lieux du domaine pas encore utilisés. Mais ça ne saurait tardé !

Crédit : Alexandre Letren

L’avantage d’un tel lieu est de permettre à plusieurs équipes de tourner simultanément sans se gêner. Le jour de notre venue est plutôt un jour calme. C’est le dernier jour de tournage pour tous avant une pause d’une semaine imposée à tous (par une grande fête dans la ville qui héberge la série). Dans la salle « Youtube » (trop petite pour que l’on puisse y rester durant le tournage), Catherine Marchal tourne avec une partie des élèves (comme Deva et Jasmine), tandis que le parc accueille Théo en grande discussion avec 2 des petites nouvelles de la série. On en dira pas plus ! Si il y a moins de monde sur le tournage qu’un autre jour, le temps n’est pas trop à ralentir la cadence, tout doit être en boîte le soir même. Cinq ou six prises pour tourner une scène sous plusieurs angles, c’est le dur labeur d’un feuilleton quotidien. « On doit être prêt vite pour ne pas faire perdre de temps à toute l’équipe« , nous explique Kathy Packianathan. « En ça, c’est une sacrée école pour nous » ! Puis en 10 minutes, le set est « démonté » par l’équipe technique pour aller se positionner ailleurs. Quand on y repasse 5 minutes plus tard, on pourrait douter que l’on a tourné une série à cet endroit là quelques minutes avant.

Crédit : Alexandre Letren

La fin de journée approche pour nous qui devons repartir sur Paris. Mais pas pour l’équipe de la série qui continue de travailler d’arrache pied. Noéline, en charge des réseaux sociaux, met en boîte des petits capsules visant à présenter les nouveaux personnages qui arrivent dans la série. « C’est un travail qui prend du temps, on doit faire attention à ce que les comédiens soient bien mis en valeur » nous raconte-t-elle. « C’est un moment important pour eux« . On commence à se rapprocher de la sortie, on se désaltère un peu quand une bonne odeur de crêpes nous rattrape. Et de faire connaissance avec l’un des chefs qui travaillent chaque jour sur la série pour fabriquer les plats que vous verrez à l’image. Leur lieu de travail est dans une petite pièce juste en face du décor de la cuisine du Double A. Un nouveau métier de l’ombre primordial pour une série qui a placé la cuisine au centre de son histoire. On doit croire à chaque plat qui nous est présenté.

Une dernière photo devant l’entrée pour immortaliser la journée … et constater que les fans sont toujours là, en nombre comme le matin. Comme si le temps s’était arrêté…

Crédit : Alexandre Letren
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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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