Tout le monde en parle depuis hier : le dossier “Implant Files”. Alors que l’on apprend que le système de certification des implants n’est absolument pas fiable, des dizaines de questions pointent le bout de leurs nez. C’est le consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) qui a réussi à mettre au grand jour ces informations capitales !
Que se passe t-il ?
L’ICIJ a sorti la grosse artillerie pour mettre à nus des dossiers compromettants sur la façon dont sont traitées les certifications des dispositifs implantables : 252 journalistes dans l’Europe toute entière, 59 médias mis en branle dans 36 pays différents. En France, ce sont Radio France, Le Monde et Cash Investigation qui s’y sont collés. Résultats : “contrairement aux médicaments, ces objets que l’on place à l’intérieur de nos corps sont validés par des organismes privés concurrents, qui tirent un profit de cette activité, et certifient des produits de santé comme ils le font pour des voitures ou des machines à laver”, cite France Infos.
Inquiétant me direz vous? Rappel de l’affaire PIP
Vous rappelez-vous de l’affaire des implants mammaires de la société PIP (Poly Implant Prothèses). Si ce n’est pas le cas, voilà un bref récapitulatif :
30 mars 2010 : L’Afssap (Agence de sécurité sanitaire) annonce le retrait des implants mammaires PIP pour cause d’un taux anormal de rupture.
Juillet 2010 : Le parquet de Marseille annonce l’ouverture d’une enquête pour “Tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui”.
21 Novembre 2011 : Premier décès dû à un cancer supposément causé par la rupture d’un implant PIP.
30 décembre 2011 : L’Afssap annonce l’enregistrement d’une vingtaine de cas de cancers chez des femmes porteuses de prothèses PIP.
6 Janvier 2012 : L’AFP révèle que Jean-Claude Mas, le fondateur de PIP, a reconnu avoir utilisé du gel non homologué pour ses prothèses à un moindre coût.
22 mars 2013 : Le certificateur d’implant allemand « TÜV Rheinland » est assigné devant les tribunaux pour “manquement à ses obligations de certification et de contrôle”.
17 avril 2013 : Le procès est ouvert devant la 6e chambre du tribunal correctionnel de Marseille.
2 mai 2016 : Jean-Claude Mas est condamné à 4 ans de prison ferme et à 75.000 euros d’amende. Il se voit aussi délesté de toutes ses parts de l’entreprise que se sont vues confiées à autrui.
C’est donc pour pouvoir éviter un autre drame dans le genre que l’ICIJ met en garde contre la mauvaise utilisation d’implants, qu’ils soient mammaires ou autres. Alors à l’avenir faites attention et renseignez-vous avec soin si vous envisagez de recevoir un implant.