L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) publie aujourd’hui une enquête sur les revenus et les patrimoines des ménages français. Elle y présente les différents indicateurs qui peuvent permettre de dresser un certains nombre de bilans dans plusieurs domaines. L’étude s’attarde sur les évolutions observées entre 2008 et 2015 au niveau des inégalités mais également de la pauvreté.
Un chiffre a détonné lors de sa présentation, 19,8% soit le taux de pauvreté chez les enfants. On ne peut pas en déduire énormément de chose car l’étude traite des ménages. L’ouvrage de 170 pages que vous pouvez vous procurer sur le site de l’Institut offre plusieurs dossiers parmi lesquels un traitant des évolutions entre 1970 et 2013.
Le taux de pauvreté a augmenté
L’étude montre que le taux de pauvreté (le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté) a augmenté de 0,7% entre 2008 et 2013. Toutefois, les experts présents détaillent le chiffre en ajoutant qu’il a bien augmenté sur la période 2008-2011 mais a reculé sur la période 2011-2013. Dans le même temps, le seuil de pauvreté a baissé de 1,1%, ces données qui peuvent paraître préoccupantes sont à comparer avec celles des autres pays de l’OCDE, où la France se situe dans la fourchette haute…
Les actifs détenus par les ménages français en 2015. Graphique de l’INSEE
La période couverte par cette étude doit néanmoins être rappelée et elle n’a pas été simple : la crise économique et financière, l’augmentation du chômage ou des prix et même les gels des salaires. Les années allant de 2008 à 2013 ont en effet rendu plus compliqué le paysage économique des ménages mais pas seulement à l’échelle nationale. D’ailleurs, les ménages se sont détournés des placements les plus risqués de type immobilier pour des produits plus sûrs tels que des comptes épargne-retraite ou des assurances vie.
Une mobilité renforcée mais pas pour tous
Cette étude apporte aussi des informations sur les niveaux de mobilité au sein de la population selon leur âge. On apprend ainsi que 50% de la population connaît une évolution de son niveau de vie de plus de 10%, aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Cela est le plus significatif parmi les plus favorisés et les plus modestes : on observe une évolution importante sur la période 2012-2013 où les chiffres diffèrent rapidement.
Les personnes de la classe moyenne restent celles qui ne connaissent peu d’évolutions à ce niveau et c’est encore plus vrai pour les 25-44 ans qui se révèlent être les moins mobiles. Ce qui pourrait paraître peu intuitif puisqu’on imagine les jeunes évoluant rapidement, est en réalité parfaitement logique car on parle de ménages et non d’individus avec les dépenses qui y sont liées.