Mis en garde à vue après la dénonciation de l’un d’entre eux, ils risquent une peine de prison de sept années pour, sans aucun doute, le plus grande profanation qu’ait connue la France la profanation en 1990 du cimetière juif de Carpentras par des skinheads. L’un des auteurs s’est rendu au commissariat et « a mis en cause d’autres garçons » a déclaré le procureur.
S’il s’est défendu de « tout antisémitisme« , il a précisé que ces événements se sont déroulés jeudi. Mais comment ne pas déplorer de tels actes alors que la communauté juive de France a été violemment touchée par les attentats de Paris en janvier dernier et spécifiquement le 9 janvier à l’Hyper casher de Vincennes dans lequel 4 juifs ont péri. Alors que c’est tout la communauté juive d’Europe qui a souffert, une nouvelle fois, à Copenhague avec la fusillade à la grande synagogue de la capitale danois et le décès d’un juif de 37 ans, cette profanation met en exergue un phénomène inquiétant. Selon le Conseil représentatif des instituions juives de France (Crif) le nombre d’actes antisémites a doublé entre 2013 et 2014.
Une profanation sur fond d’inquiétude de la communauté juive.
Une nouvelle fois, Benyamin Netanyahu, le premier ministre israélien, s’est empressé de rappeler aux juifs d’Europe que l’Etat d’Israël est lors foyer. Mais la communauté juive danoise, forte de 8000 membres a rejeté cet appel. Mme Thorning-Schmidt, premier ministre danois a déclaré que « nous ne serions pas les mêmes sans la communauté juive« , propos qui font écho à ceux de Manuel Valls, le premier ministre français qui, le 13 janvier 2015 avait dit, devant la représentation nationale « Sans les Juifs de France, la France ne serait plus la France« .
De même, le chef de la diplomatie autrichienne, Sebastian Kurz a souligné ce lundi, qu' »une Europe sans Juifs ne serait pas l’Europe« . Et au président de la République Française d’appeler la communauté nationale à un « sursaut » d’unité, et d’assurer que les juifs ont « leur place en Europe et en particulier en France« .
Toujours interrogés cette après-midi, le parquet de Saverne (Bas-Rhin) a annoncé que ces cinq individus, inconnus des services de police et originaires d’Alsace sont soupçonnés d’avoir renversé des stèles, arrachés des colonnes, ouverts des caveaux (sans porter atteinte aux défunts) et enfin dégradé le monument dédié aux victimes de la déportation.