Geneviève de Fontenay, l’ancienne présidente du comité Miss France, se confie à Radio VL quelques mois après avoir arrêté les concours de miss et en dit plus sur son opinion sur la présidentielle de 2017.
Radio VL : Que pensez-vous de la dernière Miss France, Miss Guyane ?
Geneviève de Fontenay : C’est une jolie fille. Je trouve que c’est très bien que les départements d’outre-mer soient aussi mis en valeur. Ces régions font partie de la France, c’est bien.
Radio VL : Comment réagissez-vous aux polémiques autour du blanchissement de la peau de Miss France 2017 dans certains magazines ?
Geneviève de Fontenay : Je suis choquée que certaines publications aient essayé de blanchir la peau de la nouvelle Miss France sur les photos et de lui lisser les cheveux. Je trouve ces pratiques insupportables. De quels droits se permettent-elles ça ? C’est eux qui dressent les gens les uns contre les autres et qui attisent le racisme. Il n’y a pas de raison de faire ça surtout que la couleur de peau métisse attire le vote des téléspectateurs. C’est la première fois depuis que Miss France existe qu’il y a eu parmi les cinq finalistes, quatre métisses. Pour moi, la France n’est pas raciste mais il y en a qui le sont et qui essaient d’imposer leurs idées. En France, on met l’accent sur les excès racistes plutôt que de les atténuer pour faire du buzz.
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Radio VL : Comment expliquez-vous ce succès des Miss métisses cette année ?
Geneviève de Fontenay : Les Français sont attirés instinctivement par la beauté. Ils votent donc pour les miss métisses car elles sont à l’origine d’un mélange d’ethnies qu’on ne voit pas dans certaines régions de métropole où il y a peu de brassage. Dans les régions d’outre-mer, il y a plus de jolies filles que dans les régions où il n’y a pas de croisement.
Radio VL : Est-ce que les concours de miss ne vous manque pas ?
Geneviève de Fontenay : Non, j’ai complètement tourné la page car je ne me retrouve plus dans la société dans laquelle on est, où tout est permis. Même l’élection, la cérémonie de Miss France devient un beau spectacle de variété mais n’a plus l’âme des provinces qui ressortait avant. Le concours s’est américanisé.
Radio VL : Etes-vous toujours fâchée avec Sylvie Tellier ?
Geneviève de Fontenay : Je n’ai jamais été fâchée avec Sylvie Tellier. Elle a toujours dit qu’elle me respectait et qu’elle avait beaucoup d’estime pour moi. C’est à Virginie Calmels que j’en veux. A l’époque, elle était la PDG d’Endemol. Elle avait le pouvoir de décision. Je lui reproche d’avoir interdit la destitution de Valérie Bègue et le scandale de Miss Paris qui a fait La ferme célébrités alors qu’elle avait fait des photographies pornographiques. Et maintenant, Virginie Calmels est à Bordeaux et elle n’a pas porté bonheur à Alain Juppé durant la primaire de la droite.
Radio VL : Etes-vous resté en bon terme avec Jean-Pierre Foucault depuis votre départ du comité Miss France ?
Geneviève de Fontenay : On n’a jamais été fâché avec Jean-Pierre Foucault. Je le rencontre dans la rue, je l’embrasse. La presse en rajoute toujours pour faire du buzz. Je lui reproche seulement de ne pas rester avec les candidates et les familles après la cérémonie. Il est à Miss France depuis 1995 alors pour lui c’est une bonne chose. J’ai lu dans les magazines qu’il gagnait 45 000€ pour la soirée chaque année. C’est pas mal pour lire le prompteur.
Radio VL : De quelle miss êtes-vous la plus fière ?
Geneviève de Fontenay : C’est difficile à dire. J’en ai connu tellement depuis que je suis arrivé à la tête du comité Miss France en 1954. Dans les dernières années, je suis très attachée à Elodie Gossuin. Mais je peux en citer beaucoup d’autres comme Sonia Roland.
Radio VL : Que faites-vous aujourd’hui depuis votre retraite des miss ?
Geneviève de Fontenay : Je continue à faire mes dédicaces avec le public dans les grandes surfaces, dans les salons et dans les foires-expositions. J’espère continuer à en faire beaucoup. Je ne peux pas faire un pas dans la rue avant que tout le monde me reconnaisse. C’est un capital sympathie qui me touche et qui me réconforte. Pourvue que ça dure encore un peu.
Radio VL : En 2012, vous avez soutenu François Hollande, le regrettez-vous ?
Geneviève de Fontenay : Je ne voulais absolument pas de Nicolas Sarkozy donc j’ai voté par élimination pour François Hollande. Le candidat socialiste en 2012 n’a pas cette passion de l’argent qu’avait Nicolas Sarkozy. Par contre, il disait que son ennemi était la finance lors de son discours du Bourget et il n’a pas tenu parole.
Radio VL : Comment voyez-vous l’élection présidentielle de 2017 ?
Geneviève de Fontenay : Pour l’instant, c’est le foutoir complet. Je me demande qui va arriver face à Marine Le Pen. Je pense que la gauche ne va pas pouvoir être au second tour. Au lieu de se réunir, tous les candidats de gauche sont séparés. Pourquoi certains font les primaires et d’autres pas ?
Radio VL : Que pensez-vous d’Emmanuel Macron ?
Geneviève de Fontenay : Toutes les femmes sont en admiration devant Emmanuel Macron. Elles ne voient que ses beaux yeux mais il ne faut pas oublier qu’il a trahi François Hollande. Il est arrivé en 2012 en tant que conseiller et à accepté un poste de ministre uniquement pour prendre la place du Président de la République. C’est le point d’interrogation. Je ne sais pas ce qu’il peut donner. Il n’a pas beaucoup d’expérience. Il n’a jamais été élu.
Radio VL : Que pensez-vous de Manuel Valls ?
Geneviève de Fontenay : C’est le deuxième Brutus. Il pense qu’il peut devenir président mais il manque de hauteur.
Radio VL : Allez-vous aller voter à la primaire de gauche ?
Geneviève de Fontenay : Non, je n’ai pas envie d’y aller pour l’instant.
Radio VL : quel candidat vous convainc le plus ?
Geneviève de Fontenay : Parmi ceux qui se sont présentés, mon candidat est Arnaud Montebourg pour représenter la gauche car il a de la hauteur. Je l’ai rencontré, je le connais. Mais je ne sais pas s’il va réussir à s’imposer. Je lui reconnais le fait de s’être battu pour maintenir les hauts-fourneaux de Florange. Mais c’est François Hollande qui avait le dernier mot sur ce dossier.
Radio VL : Que reprochez-vous à Arnaud Montebourg pour ne pas le soutenir pour le moment ?
Geneviève de Fontenay : Je soutiendrai Arnaud Montebourg quand il s’engagera à taxer les PME à 8% et le CAC 40 à 33% qui ont annoncé avoir engrangé en 2016 pour les actionnaires 55 milliards d’euros sans que personne ne bronche ! ça fait des années que c’est l’inverse ! Cette idée donnerait un sacré ballon d’oxygène aux PME qui seraient booster à fabriquer en France !
Radio VL : que pensez-vous de François Fillon ?
Geneviève de Fontenay : C’est un homme de droite qui n’a pas le cœur sur la main. Il est davantage du côté du Medef que du côté des syndicats FO ou CGT. Il s’est vendu au Medef et à Pierre Gattaz son dirigeant. S’il gagne, ce ne sera pas la joie des salariés. Il y aura des manifestations et des violences.
Radio VL : Vous pourriez soutenir Jean-Luc Mélenchon ?
Geneviève de Fontenay : Oui, je préfère voter pour Jean-Luc Mélenchon que pour François Fillon. Il veut une sixième République comme moi avec une assemblée constituante pour balayer tous ces sénateurs qui sont assis sur leur matelas de retraite et de privilèges.
Radio VL : Quelle a été pour vous la pire décision politique prise dernièrement ?
Geneviève de Fontenay : Il y a beaucoup de stupidités. Mais la pire décision dernièrement a été le choix d’Anne Hidalgo de supprimer les voies sur berge. Il faut vraiment manquer de hauteur pour prendre cette décision. Remarque, elle n’est pas grande. C’était l’axe Ouest-Est sans bouchon dans la capitale. Toute la banlieue ouest se précipitait sur cette voie sur berge. Maintenant, tout ce qui était en bas est en haut c’est-à-dire les camions, les voitures, les bus, les motos. Alors, la pollution bonjour ! Il y a des moments, il faudrait faire la révolution.
Radio VL : Vous sentez-vous pleinement de gauche ?
Geneviève de Fontenay : Moi je ne suis pas de droite mais je pense que les partis sont fondamentalement dépassés. Il y a de bonnes choses à droite, il y a de bonnes choses à gauche. Il faudrait avoir une politique qui prennent ce qu’il y a de bien d’un côté et de l’autre.
Radio VL : Florian Philippot, vice-président du Front National, a publié sur son Twitter le soir de l’élection de Miss France, une photographie d’un déjeuner avec vous. Dans quelle circonstance a été prise cette photographie ?
Geneviève de Fontenay : Je l’ai rencontré dans une brasserie au mois de juin à la porte de Saint Clou où je suis souvent. Il m’a proposé de prendre un pot avec lui mais je n’ai pas déjeuné avec. Je parle avec tout le monde mais je n’adhère pas à son parti. Je ne voterai jamais Front National. Il faudrait que j’ai la maladie d’Alzheimer pour voter FN. Florian Philippot a essayé de se faire de la publicité en diffusant cette photographie.
Radio VL : Regrettez-vous votre participation à la manif pour tous ?
Geneviève de Fontenay : Non pas du tout. Ludovine de La Rochère, la porte-parole de « la manif pour tous » se bat surtout contre la GPA comme moi. Cette histoire du mariage pour tous est une imbécillité de Christiane Taubira. Le gouvernement a mis les homosexuels en packaging alors que le mariage est une institution. C’est l’union d’un homme et d’une femme pour donner la vie. Je soutiens l’appellation de « Gayriage » qui reconnaîtraient officiellement les homosexuels car ils ne pourront jamais sortir d’enfant de leurs entrailles. Ce n’est pas contre les homosexuels. J’ai pleins d’amis homosexuels. Ils sont adorables. Mais les enfants doivent avoir une mère.
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