Neo Mesbah, attaquant au Sporting Club de Bastia (Nationale 2), a accepté de revenir pour nous sur la saison du SCB, son parcours ainsi que sur l’état d’esprit de l’équipe et le rôle joué par les supporters.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Neo Mesbah, je suis né le 07 mai 1996 (24 ans). Je joue en tant qu’attaquant au Sporting Club de Bastia qui est mon club formateur.
Tu es formé au SCB et fais partie de l’équipe première depuis 2017 et la signature de ton contrat fédéral. Quel sentiment t’anime lorsque tu portes le maillot du club ?
Porter ce maillot est une fierté car on représente une île et ses supporters. Nous nous devons de rendre la pareille aux suiveurs du club et de montrer que nous sommes capables de reproduire ce qu’on fait à l’entraînement en match.
La préparation est importante car nos objectifs sont précis et que nous souhaitons tout faire pour les atteindre.
En tant qu’attaquant, as-tu senti des différences entre la N3 et la N2 ?
Sur le terrain, je trouve que les joueurs sont meilleurs, plus robustes et plus rapides en Nationale 2 qu’en Nationale 3. Concernant nos objectifs, les exigences de la part des supporters et du club sont toujours aussi élevées à chaque saison.
Quels sont les attaquants qui t’inspirent ?
Luiz Suarez m’inspire énormément car il a la niaque typiquement sud-américaine. C’est un avant-centre combatif, qui possède un excellent sens du but et qui pèse énormément sur les défenseurs.
Tu as connu deux montées en l’espace de trois saisons avec le club. D’un point de vue personnel, te fixes-tu des objectifs à atteindre à chaque début de saison ?
Je parlerai plutôt d’objectifs collectifs. En effet, c’est à travers les objectifs collectifs que les individualités ressortent. Pour ma part, mes objectifs sont de donner le meilleur de moi-même, d’apporter mes qualités et gommer mes défauts afin d’être au service de l’équipe.
Avant l’arrêt de la saison en raison du Coronavirus, le club réalisait une saison exceptionnelle malgré la présence de redoutables équipes dans le groupe A en N2 (Sedan, Bobigny et Reims). 17 victoires, 2 nuls et 2 défaites. Peux-tu nous dire quelques mots sur cette saison ?
C’est une superbe saison car lorsque nous avons perdu contre Sedan, nous étions à 9 points de cette équipe qui était alors leader et nous avons redoublé d’efforts parce que nous savions que la roue allait tourner grâce à notre travail collectif.
Notre force de caractère a été un atout indéniable car nous étions concentrés sur nous-mêmes, cela nous a permis de reprendre la tête du groupe A deux journées avant l’arrêt des championnats en raison de la pandémie de Coronavirus. Je pense, sans prétention, que l’équipe aurait pu garder sa place de leader si le virus n’avait pas forcé la Fédération Française de Football à interrompre la saison.
Le groupe actuel est composé de jeunes joueurs ainsi que de joueurs aguerris et ce mélange fonctionne très bien. Comment l’alchimie a-t-elle pris ?
Tout d’abord, le respect des jeunes et leur écoute envers les anciens qui nous conseillent et nous offrent la possibilité de progresser. Ces éléments aguerris et pour certains d’entre eux ayant fréquenté le circuit pro à l’image de Gilles Cioni, Chaouki Ben Saada, Gary Coulibaly ou encore Yohan Bocognano apportent leur expérience sur et en dehors du terrain grâce à leurs mots et paroles justes dans les bons comme dans les mauvais moments. Cela nous est bénéfique durant la saison mais aussi pour les automatismes.
Ensuite, l’alchimie jeunesse/expérience fonctionne car le respect est présent entre les jeunes joueurs et les joueurs expérimentés et tout le monde se sent concerné.
Que penses-tu des jeunes joueurs qui composent l’équipe première ?
Pour moi, les jeunes qui composent l’effectif sont la relève. Grâce à l’expérience acquise depuis nos débuts dans le foot, ce sont ces mêmes jeunes qui prendront le rôle des plus anciens et feront progresser les plus jeunes.
Stéphane Rossi a été limogé fin octobre dernier. Suite à cela, Mathieu Chabert a été nommé à sa place. As-tu senti des différences entre ces deux entraineurs ?
Bien que notre début de saison ne fût pas mauvais, le fait qu’un nouveau coach Mathieu Chabert soit arrivé à la place de Stéphane Rossi a redistribué les cartes. En effet, le nouvel entraîneur a apporté un nouveau discours et une concentration supplémentaire dans le groupe. Cela nous a donc apporté une nouvelle dynamique et donc galvanisé pour le reste de la saison.
Cette saison, le club comptait en moyenne 4 000 abonnés avec une affluence de 4 000 à 5 000 spectateurs par match à domicile. Selon toi, les supporters ont-ils eu un rôle prépondérant durant chaque match disputé à domicile ?
Il est vrai que les supporters ont eu un rôle prépondérant lors de nos matchs à domicile et nous voulons les rendre fiers. Ils nous ont apporté un élan ainsi qu’une adrénaline supplémentaire. Nos adversaires sont inhibés quand ils se rendent compte du nombre de supporters présents.
Lors de notre match à Sedan, plus de 1 000 supporters du Sporting se sont rendus dans les Ardennes pour nous soutenir et on en avait des frissons lorsque nous les avions aperçus dans le stade.
Voir autant de personnes nous suivre même en N2 est splendide. Je tiens à les remercier car sans eux, je pense qu’on n’aurait pas su retrouver des ressources physiques et mentales nécessaires lorsque cela devenait compliqué.
Tes objectifs pour la saison prochaine en N1 ?
La Nationale 1 est un championnat semi-professionnel. Pour nous joueurs et dirigeants, l’objectif est de revenir le plus rapidement possible à l’échelon supérieur qu’est la Ligue 2.
Nous sommes parfaitement conscients que cela sera compliqué mais nous nous donnerons les moyens pour retrouver le giron professionnel. Revenir dans le monde après tout ce que le club a traversé serait fabuleux à la fois pour les composantes du club mais aussi pour nos supporters.
Me concernant, atteindre le monde professionnel avec le club qui m’a formé serait un rêve de gosse car j’ai fait mes gammes dans ce club et j’y ai gravi les échelons afin d’intégrer l’équipe première.