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Interview – Scorpion : « Ce rôle en particulier m’apparaît comme étant le personnage idéal »

4 ans déjà que le comédien Robert Patrick a assemblé la team Scorpion sur CBS (et M6 en France) ! A l’occasion de la 57ème édition du Festival de Télévision de Monte-Carlo (2017), celui qui fut le T-1000 pour James Cameron puis, bien entendu, l’agent spécial John Doggett à l’occasion des saisons 8 et 9 de The X-Files, est revenu avec passion sur sa relation au personnage de Cabe Gallo.

Avez-vous un « secret », une astuce particulière pour entrer dans la peau d’un personnage comme dans Scorpion ?

C’est un sacré processus… Je pense que le « secret » réside, bien évidemment, dans tout le travail de préparation que l’on peut faire en amont. Vous devez vous créer un environnement au sein duquel vous puissiez vous sentir suffisamment confortable pour mieux devenir cette personne. Ensuite, c’est tout un travail de concentration… de points d’ancrage auxquels vous accrocher. Je n’ai pas de techniques ou de secrets particuliers. Il n’y a rien de tel que le travail, tout simplement. Toutefois, différents genres de musique peut avoir un impact tout aussi différent… J’ai recours à la musique pour me stimuler ou m’aider à mieux ressentir une situation, une scène en particulier. J’aime à me connecter émotionnellement à ce que je dois faire et voir. Et la musique est définitivement quelque chose qui m’y a aidé par le passé.

Et pour ce qui est de Cabe, en particulier ?

Je l’ai immédiatement investi. Il aime Franck Sinatra. Il est un américain d’origine italienne. Il aime les westerns… John Wayne… Il a de valeurs assez conservatrices ; dans le sens où ces dernières sont peut-être un peu « old school ». C’est quelqu’un qui aime le passé et certaines de ses traditions qu’il aime à porter en lui. Il lui tient à cœur de transmettre aux membres de l’équipe de Scorpion que ce n’est pas parce que le passé peut paraître lointain qu’on ne peut pas y puiser les ressources pour mieux gérer le présent.

Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter d’intégrer la série ?

J’ai tout de suite aimé Scorpion. Le scénario du pilote était formidable et j’étais persuadé que cette série allait compter et durer. Pour commencer, Justin Lin en était le réalisateur et j’appréciais le travail du créateur, Nick Santora. Le fait que ce soit une production du studio CBS pour la chaîne CBS était également extrêmement engageant. Dès que j’ai entendu parler du projet, je me suis dit : « ça va faire un carton » ! Puis, ils m’ont offert le rôle et j’ai signé immédiatement. J’adorais le contexte… Cet agent fédéral qui découvre des génies phénoménaux et préfigure de ce qu’ils pourraient apporter à la société. J’aimais aussi son côté protecteur… Cabe a cette aptitude à regarder les gens, en puiser l’essence et à les accepter pour qui ils sont réellement. Je pense que c’est un idéal vers lequel aime à tendre ce personnage. Et c’est très certainement ce qui résonne le plus avec ma propre personnalité. Il a cette volonté de toujours accorder le bénéfice du doute et de voir, d’abord, le meilleur en chacun de nous.

Précepte qu’il n’applique pas nécessairement à lui-même…

Il est beaucoup plus dur envers lui, en effet. Il s’impose une discipline draconienne. Mais je pense que pour pouvoir être aussi strict au quotidien, il faut être humain. C’est l’une de ses vertus. Tout commence par qui nous sommes vis-à-vis de nous-même. Bien sûr, c’est quelque chose qui lui vient directement de son passé en tant que Marine. De sa formation militaire. Et il sait également faire preuve d’une grande patience. Il passe beaucoup de choses aux jeunes de Scorpion… Il assure leurs arrières. Notre gouvernement est, par nature, trop bureaucratique et, s’il n’était pas un peu coulant, ils ne pourraient pas accomplir tout ce qu’ils font.

Au fil des saisons, il semble néanmoins lâcher un peu de lest… à s’humaniser, en quelque sorte.

Oui, c’est vrai. Il s’ouvre un peu plus. Autant il transmet des choses aux jeunes, autant il apprend d’eux en retour également. C’est d’ailleurs là que réside tout le génie de nos créateurs… Petit à petit, ils ont joué avec quelques trucs de ma personnalité, avec mon âge et un peu de mon côté « old fashion »… Je pense qu’ils ont écrit le personnage comme étant un peu plus vieux que je ne le perçois en réalité. En tout cas, je ne me vois pas comme ça. Mais ça les amuse et ne me pose aucun problème. C’est même plutôt amusant pour moi parce que Cabe est celui qui n’hésite pas à se battre et à être l’homme d’action durant une mission. J’adore les cascades… Me retrouver accroché à un fil à des dizaines de mètres au-dessus du sol… Je vis pour ces moments-là ! Katharine McPhee aussi d’ailleurs… Elle m’apparaît même comme étant la plus aventureuse de tout le groupe !

Voyez-vous en votre personnage un réel père de substitution à Walter (Elyes Gabel) ?

Ils vivent définitivement un genre de relation père/fils. Mais, plus globalement, Cabe voit en chacun des membres de Scorpion l’un de ses « enfants ». Au cours de la saison 3, par exemple, j’ai passé beaucoup plus de temps avec Happy (Jadyn Wong)… Cabe est là pour elle aussi. Et c’est bien là le problème existentiel fondamental pour ces personnages en marge de la société : les gens se sont souvent moqués d’eux et personne n’était là pour les aider dans les moments difficiles. Il y a une grande différence entre taquiner quelqu’un et ouvertement se moquer de lui ou elle… Il tient donc d’autant plus à cœur pour Cabe de leur faire sentir qu’ils peuvent compter sur lui. Cela leur permet d’apprendre la notion de confiance. C’est la même chose avec Toby (Eddie Kaye Thomas) : nous avons partagé quelques scènes plutôt poignantes.

Quels liens entretenez-vous avec le véritable Walter O’Brien ?

Nous nous sommes croisés très souvent. Nous avons déjeuner ensemble. C’est quelqu’un d’incroyable. De très, très, intelligent. Il a toujours quelque chose à l’esprit et ça le rend particulièrement intéressant. Il est impliqué dans énormément de choses et je pense que ça doit être vraiment très difficile de vivre avec un cerveau pareil… Cela doit être un fardeau d’être à son constant niveau de supériorité d’éveil. Comment se relaxer quand le cerveau ne fait que travailler, sans répit, et à 200% ? Nous nous sommes trouvé quelques intérêts communs ; comme notre passion pour les voitures de sport… ou les jolies femmes (rires).

Vous avez très régulièrement incarné des personnages de militaires, ou d’hommes d’action… Est-ce là quelque chose que vous appréciez tout spécialement ?

J’ai participé à beaucoup d’entraînements au fil des projets. Et c’est justement pourquoi ce rôle en particulier, et à ce moment précis de ma carrière, m’apparaît comme le « personnage idéal ». J’en ai tellement fait… J’ai suivi des membres du SWAT, du FBI, de l’ATF… J’ai accompagné des policiers, des pompiers… Des sessions d’entraînements tellement variées que je pense pouvoir me sentir à l’aise dans la plupart des situations. Je suis un porteur d’arme moi-même… J’en ai même une assez belle collection. Je vais tirer très régulièrement. C’est l’un des grands droits constitutionnels de notre pays : les Etats-Unis d’Amérique. J’aime conduire vite… J’ai même participé à quelques Grands Prix. Je pilote des motos… Je peux sauter d’un avion (rires)… J’adore tout ça. Ma carrière m’a offert l’opportunité de faire ce genre de choses de plus en plus fréquemment et je ne cesse d’y prendre plaisir.


A lire aussi : Interview -Scorpion : « Une série centrée sur le spectaculaire »


Impossible de conclure cet entretien sans évoquer The X-Files… Où est donc passé John Doggett ?

J’adore John Doggett. Je lui reste très attaché et on peut d’ailleurs voir en lui un genre de prémices au personnage de Cabe. Je n’ai pas pu prendre part à la dixième saison de The X-Files car j’étais occupé par Scorpion… La production m’avait effectivement contacté mais, malheureusement, mon contrat avec CBS ne me laissait pas cette latitude. De plus, les agendas de tournages se juxtaposaient et il n’y avait donc aucune chance que je puisse me libérer. Pour ce qui est de la saison 11, au jour d’aujourd’hui (la présente interview ayant été réalisée en juin dernier – ndlr), je ne peux strictement rien vous dire… Et s’ils me font une proposition, la réponse risque fort d’être scrupuleusement la même… En revanche, est-ce que j’aimerais y participer ? Absolument ! Je sais fort bien que ce n’est pas ce que je disais il n’y a de ça trois ans… Mais j’adorerais.  

Propos recueillis et traduits par Vivien Lejeune à l’occasion de la 57ème édition du Festival de Télévision de Monte-Carlo (2017).  

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Journaliste spécialiste des musiques de films et de séries sur VL
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