Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 janvier 2022, WWE présentera la trente-cinquième édition de l’un de ses pay-per-view phares, « Royal Rumble ». À cette occasion, la promotion de catch organise chaque année le « Royal Rumble match » : une rencontre à trente participants qui voit le vainqueur décrocher un match de championnat à Wrestlemania – plus grand évènement de l’année chez WWE -. Si les hommes ont la chance de participer à ce match depuis la création de l’évènement en 1988, ce n’est que depuis 2018 que les femmes ont le droit à leur propre Royal Rumble match. Parmi les participantes cette année, on retrouve Shayna Baszler, ancienne lutteuse UFC devenue catcheuse chez WWE en 2017. VL Media s’est entretenu il y a quelques semaines avec la catcheuse, à l’occasion du pay-per-view « Survivor Series ». La catcheuse évoque ses heures passées dans l’octogone, ses débuts dans le Mae Young Classic et du côté de NXT ainsi que son run actuel dans le roster principal.
VL: Tu as fait des débuts retentissants chez WWE en 2017 à l’occasion du tournoi du Mae Young Classic. Plus de quatre ans après tes débuts dans la promotion, comment décrirais-tu ton évolution en tant que catcheuse ?
Shayna: Je pense qu’il suffit de regarder les images pour se rendre compte que je suis beaucoup plus à l’aise sur le ring. On remarque davantage ma présence sur le ring. Je suis plus confiante à l’heure actuelle sur ce que je suis capable de faire sur le ring. Je pense aussi que mon sens du rythme et mon endurance se sont améliorés depuis mes débuts. Le fait d’être beaucoup plus à l’aise sur un ring de catch pour moi, c’est vraiment de loin la chose sur laquelle j’ai le plus évolué. Parfois, je revois mes matchs du Mae Young Classic et je me dis : « Ah… c’était… pouah ! ». Pourtant, à l’époque, je me disais : « C’est vraiment le meilleur match de ma vie ! », alors qu’en réalité, maintenant que j’y pense, ce n’était vraiment pas extraordinaire !
VL: Pourtant, à l’époque, les fans qui t’ont vu disaient déjà que tu étais une lutteuse très talentueuse !
Shayna: En effet, mais, je ne dis pas que ce que j’ai fais était mauvais, c’est juste à des années-lumière de ce que je fais maintenant. Je suis reconnaissante d’avoir pu faire partie de ce tournoi, c’était historique. La première édition l’est toujours un peu plus parce que c’est comme un point de repère quand on y participe. Je pense que ça m’a aidée pour grandir, rien que mon apparence ou dans ma tenue, aujourd’hui, je suis vraiment moi.
VL: Tu es une ancienne championne du côté de NXT, titre que tu as détenu à deux reprises et dont tu détiens le règne le plus long encore aujourd’hui. Maintenant que tu es dans le roster principal, peux-tu nous dire quel est le plus gros défi à surmonter pour les catcheurs·euses comme toi qui ont dû faire cette transition ? As-tu regardé NXT 2.0 ? Si oui, qu’en penses-tu ?
Shayna: Je pense qu’il faut réaliser que NXT est quasiment dans sa propre petite bulle, même si ça reste un show WWE malgré tout. La chose la plus surprenante pour moi, et pour d’autres qui pourront en témoigner – comme Kevin Owens qui m’en avait parlé quand j’étais toujours à NXT -, est qu’aussi incroyable tu puisses penser être à NXT, dès que tu commences à faire Raw ou Smackdown, ça n’a plus d’importance parce que la majorité des gens ne regarde pas NXT. On doit se retrouver une place et se réinventer. En plus, les arènes sont plus grandes à chaque fois. Quand j’étais du côté de Full Sail pour les shows NXT, c’était toujours les mêmes personnes qui venaient aux shows et qui donc, connaissaient toutes les storylines. Un peu comme NXT 2.0 à l’heure actuelle. Mais dans le roster principal, ce n’est pas la même chose parce qu’on voyage constamment avec Raw et Smackdown. Même s’il y a des personnes qui voyagent beaucoup et qui vont à énormément de shows, il n’y a plus ce noyau de fans pour te suivre assidûment. C’est vraiment quelque chose de difficile à intégrer. En ce qui concerne NXT 2.0, c’est évidemment un grand changement. J’adore le look de l’arène, je trouve que ça rend vraiment bien. Je pense aussi que c’est intéressant de voir de nouveaux visages et de visualiser les superstars de demain. Il y a pas mal de catcheuses là-bas très douées à qui j’ai hâte de mettre une raclée sur le ring !
VL: As-tu un catcheur ou une catcheuse préféré·e actuellement dans le roster de NXT 2.0 ?
Shayna: Je vais avoir un avis un peu biaisé, mais je me dois de dire Io (Shirai) et plus généralement toutes les catcheuses de NXT 2.0 avec qui je suis la plus familière. Dakota Kai a également bien évolué. Si vous regardez à nouveau la Dakota Kai de l’époque que je malmenais quand j’étais championne, et que vous la comparez avec celle d’aujourd’hui, je pense que le développement de son personnage a été exceptionnel. Raquel (González) bien sûr aussi, elle est une vraie force de la nature et c’est toujours quelque chose d’intéressant à voir chez une catcheuse. Mais, si on parle des nouvelles lutteuses de NXT 2.0, j’aime vraiment Cora Jade. Elle a quelque chose de spécial, je ne sais pas vraiment de quoi il s’agit, mais j’apprécie la regarder catcher. Zoey Stark est aussi très douée sur le ring. Je serai très intéressée de voir comment leur carrière va progresser. Si elles arrivent à évoluer comme Dakota Kai, ça va être dingue à suivre. Le plafond de verre est si haut pour toutes ces lutteuses.
VL: J’espère vraiment que l’on aura la chance de te voir affronter Dakota Kai prochainement ! Dernière question, avant de rejoindre WWE, tu étais une combattante de MMA (ndlr: mixed-martial-arts) . Peux-tu nous en dire plus sur cette transition entre le MMA et le catch ? Est-ce qu’un retour dans le MMA est possible à ce stade de ta carrière ?
Shayna: La plus grosse différence entre le MMA et le catch est que dans le MMA, tu ignores la foule à tout prix pour gagner alors que dans le catch, tu écoutes ton audience. Tu fais davantage attention dans le catch au public. Ce que l’on fait sur un ring de catch, c’est amener habilement la foule à faire ce que l’on souhaite. Sinon, physiquement, c’est pas si différent que ça. En ce qui concerne un retour dans le monde du MMA, au haut-niveau, c’est compliqué étant donné que c’est un sport qui est fait pour les jeunes hommes. Je ne suis pas vieille, mais je mentirais si je ne disais pas que je suis plus vieille que le pic d’âge pour lutter en MMA. Évidement, je pense qu’après avoir passé deux décennies à m’entraîner et à étudier le MMA, il serait bête de ne pas utiliser cela d’une manière ou d’une autre. Peut-être dans un rôle de coach ou quelque chose du genre, quand j’en aurai fini une bonne fois pour toute avec le catch. Pour la compétition, c’est possible à échelle locale dans des tournois de grappling ça et là. Mais je ne me vois pas avoir un autre run du côté de l’UFC, ça n’arrivera plus jamais. Le MMA restera toujours dans ma vie cela dit.