Après le refus de Giuseppe Conte d’être à la tête du gouvernement, suite à des désaccords avec le président de la République italienne, Sergio Mattarella, l’Italie connait une crise institutionnelle. Quelles en sont les conséquences pour l’Europe ?
Des désaccords entre Giuseppe Conte et Sergio Mattarella
L’Italie s’enfonce encore un peu plus dans une crise politique et institutionnelle. Le pays est toujours sans gouvernement depuis les élections législatives de mars. Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a donné son désaccord ce dimanche 27 mai, pour la nomination d’un ministre des finances, Paolo Savona, ouvertement anti-euro.
Suite à cette décision, Giuseppe Conte, choisi par le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite) et supposé devenir le chef du gouvernement italien, a décliné le poste, plongeant l’Italie dans l’indécision.
Le projet « plan B » dans le débat italien depuis quelques jours, a été défendu par Paolo Savona. Dimanche dernier, la liste des ministres était prête, et tous les autres ministres avaient été considérés comme recevables par le président de la République, dont l’accord, selon la lettre de la Constitution, est décisif. Seulement, le nom de Paolo Savona n’a pas été apprécié du tout par le président de la République italienne, notamment pour ses prises de positions.
L’Italie hors de l’Europe ?
Paolo Savona, l’homme qui était sensé devenir Ministre des Finances de Giuseppe Conte, a vu son nom refusé suite à ses prises de positions : anti-allemandes, mais surtout pour son adhésion à un projet débattu dans les milieux proches de l’extrême droite européenne, la sortie de l’Union Européenne et ce, sans l’avoir annoncé publiquement.
Le Mouvement 5 Etoiles, un des deux partis ayant choisi le nom de Giuseppe Conte, a moins montré ses opinions eurosceptiques, tout comme la Ligue, qui a beaucoup plus axé son programme sur l’immigration que sur la sortie de l’Euro. Le nom de Carlo Cottarelli, économiste réputé et ancien cadre du FMI, a été avancé par le président de la République Italienne, pour constituer un gouvernement de transition chargé, justement, de rassurer les marchés.