Ce dimanche, les italiens sont appelés à se prononcer sur le projet de modification de la Constitution proposé par Renzi, le président du Conseil. Le référendum, très controversé, a créé des débats animés Outre-Alpes.
Le résultat du scrutin est incertain : beaucoup se joue sur la personnalité de Matteo Renzi, qui a lié son avenir politique à son projet de révision de la Constitution. En Europe, on regarde avec inquiétude au résultat du référendum. Certains évoquent même l’éventualité d’un « Italexit » en cas de victoire du « non ».
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Une classe politique déchirée
Le référendum a suscité des mobilisations extrêmement importantes, tant dans la population qu’à l’intérieur des partis.
Le Parti Démocrate, auquel appartient Matteo Renzi, connait de fortes divisions internes : le parti est tiraillé entre la nécessité de se moderniser pour ne pas tomber dans l’immobilisme et la peur de se détacher de l’esprit originel de la Constitution.
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La droite d’opposition est en général contraire au référendum. Cependant, quelques membres de l’ancien Popolo della Libertà (Peuple de la Liberté, le parti fondé par Silvio Berlusconi) fait maintenant partie des forces alliées à la majorité.
Les grands opposants au projet de révision sont les partisans du Mouvement 5 Etoiles, le parti anti-système qui rassemble populistes, europhobes, déçus de la droite post-berlusconienne et de la gauche Renzi-centrique. Le mouvement, fondé il y a une dizaine d’années par Beppe Grillo, est désormais la deuxième force politique du pays et a un grand nombre de militants.
Risque d’instabilité gouvernementale
Ce référendum serait-il l’occasion d’une remise en jeu de Matteo Renzi, qui fait déjà l’objet de violentes critiques ?
Le président du Conseil a pourtant apporté une certaine stabilité politique à l’Italie, qui a connu 63 gouvernements en 68 ans. Mais que sera-t-il du précaire équilibre politique que l’Italie semble avoir atteint depuis 2014 si le référendum est rejeté ?
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Le rejet de la réforme pourrait en outre signifier l’enclenchement d’une crise économique. Le pays, qui commence à se redresser lentement de la crise de 2009, pourrait ne pas supporter un autre bouleversement des équilibres au sommet de l’exécutif. Le système bancaire italien regarde avec préoccupation à la réponse que les urnes vont donner dimanche.
Le fantasme d’une autre victoire « populiste »
Les électeurs sont le facteur le plus aléatoire du scrutin de dimanche. Le Mouvement 5 Etoiles a mobilisé des couches importantes de la population pour s’opposer au référendum : les jeunes sans emploi, les exclus du marché du travail…
Il s’agit principalement des « oubliés de la mondialisation », les laissés pour compte dont le vote a été déterminant aux Etats Unis. Leur voix comptera-t-elle en Italie ?