Aux urnes, citoyens ! Candidate aux législatives des Français de l’étranger en Asie-Océanie, Lisbeth Graille nous présente les grandes lignes de force de son engagement ainsi que sa vision sur plusieurs sujets sociétaux. Des racines et des ailes, des souvenirs et des projets, un héritage et une espérance… A lire !
Interview de Lisbeth GRAILLE, Candidate aux élections législatives des Français de l’étranger dans la 11eme circonscription
1/ Pourriez-vous nous présenter les grandes lignes de force auxquelles vous êtes le plus attachées au sein du Parti Radical de Gauche ?
Je suis très sensible à l’urgence humaniste, écologiste et économique, à l’importance de la laïcité qui est une philosophie de l’espoir.
Je suis une personnalité à part dans le monde politique. Je suis artiste peintre et engagée depuis toujours en politique. Je pense que je peux apporter quelque chose de différent à l’Assemblée Nationale.
J’ai été sensible très jeune à la politique dans son sens le plus noble, et ce fut une nécessité pour moi de m’engager. Cela d’abord au lycée, j’étais très attirée par les philosophies humanistes, et je me suis impliquée dans les mouvements lycéens, puis étudiants.
Vers 16 ans, attirée par la philosophie anarchiste, j’ai eu la chance de rencontrer, un élu, dont la philosophie radicale rayonnait dans tout son être. Chez lui, la fibre républicaine était donc viscéralement liée aux valeurs de la liberté, de la fraternité, de la laïcité, de la justice, ainsi qu’aux droits fondamentaux comme l’accès à l’enseignement, la culture, le droit à l’emploi et au logement, ainsi que la sécurité. Je me suis retrouvée dans ces valeurs fondamentales dont la particularité est son aspect universaliste.
Ces valeurs magnifiques m’ont construite de façon irrémédiable.
J’ai rejoint le Parti Radical de Gauche, il y a 28 ans, et je ne l’ai jamais quitté.
J’ai travaillé à sa direction dans les domaines de la culture et de la construction européenne. Je suis Secrétaire Nationale, chargée de l’Europe et des relations internationales.
Je suis toujours restée fidèle à mes engagements.
Les radicaux sont, à gauche, différents. Ils ne sont ni marxistes, ni socialistes. Ils ne lisent pas l’histoire comme celle d’une lutte des classes, et ne sont pas de ce fait aveugles aux réalités et ne sont pas convaincus des vertus de l’étatisme, du dirigisme. Ils pensent au contraire que l’initiative individuelle est créatrice, et que la croissance est la récompense de l’effort, cependant, l’économie fondée sur la libre entreprise doit être assujettie aux règles permettant de garantir l’intérêt général et d’assurer la solidarité. Leur vision de la société ne se rattache pas à des doctrines invalidées par l’histoire, et procède des seuls principes au nom desquels a été conduite la seule révolution qui vaille : celle qui a permis de poser que tout homme en valait un autre, que leur vie commune supposait un engagement de solidarité, et qu’il n’est pas de vrai progrès humain hors de la liberté.
L’écologie est une priorité pour les radicaux, mais ce qui distingue un radical d’un vert, on dira pour simplifier que si, pour un vert, la purification de l’atmosphère parisienne passe par le retour à la bicyclette, elle est, pour un radical, un objectif justifiant qu’on accélère recherche et développement en faveur de la voiture propre.
Le parti radical de gauche est différent par les valeurs humanistes qui fondent son action politique qui sont celles des Lumières : Liberté Egalité Fraternité. Il n’est pas touché par cette distorsion propre à la démocratie française dans laquelle le pouvoir, en quelque sorte, se représente lui-même, au lieu de représenter les citoyens.
En ces temps de craintes sociales et de replis identitaires, de désenchantement sinon de désaveu à l’égard de la jeunesse, le retour de la confiance et l’élan passe par une renaissance de la démocratie française et de ses valeurs fondamentales et celle-ci, par les retrouvailles entre les citoyens et leurs partis. C’est à cela que le Parti Radical de Gauche va servir.
2/ L’entreprise UpCycle va installer à Paris la première champignonnière urbaine qui fonctionnera grâce au marc de café. L’objectif de cette initiative baptisée U-Farm est de produire une alimentation de qualité à l’empreinte carbone quasi nulle, grâce à des déchets transformés en ressources. Que vous inspire cette initiative ? Avez-vous déjà rencontré des expérimentations similaires ?
Nous sommes au bout de la période imbécile et trop longue, qui a consisté à n’avoir comme objectif que le profit et la facilité du pillage des ressources de la planète.
Il y a des expérimentations similaires dans de nombreux domaines et cela signe un avenir.
Je suis convaincue que l’Homme s’en sortira par son intelligence, pour cela il doit faire confiance à la jeunesse et il n’y a plus de temps à perdre.
3/ Plusieurs responsables politiques prônent un « Buy European Act » sur le modèle américain. Une idée qui séduit de plus en plus une Europe en crise. Et qui viserait à mieux intégrer les PME dans la commande publique. Selon vous, ce type de programme devrait-il intégrer des critères sociétaux ? Si oui, lesquels ?
Le protectionnisme n’a jamais servi le progrès économique et culturel c’est pourquoi, il est nécessaire d’être très prudent avec des politiques de fermetures.
Force est de constater, cependant que les écarts de salaires entre les pays européens sont déjà très amples et que les déséquilibres avec les pays extérieurs sont parfois abyssaux. C’est pourquoi il est nécessaire de proposer de façon progressive à l’intérieur de l’Europe, un modèle social européen, et de le protéger vis à vis des pays qui n’ont pas les mêmes avancées sociales. Pour protéger notre modèle mais également pour permettre à tous les peuples un progrès humain, je suis en accord avec une forme de protectionnisme intégrant des critères sociaux et humains, comme les protections sociales et de santé, avec des critères de l’ordre du respect humain à l’égard des plus faibles, les enfant et les vieux ( dans le travail en particulier) ou comme l’égalité homme-femme et le droit à l’enseignement.
4/ Certaines villes asiatiques sont pionnières en matière d’open-data. L’ouverture des données publiques vous parait-elle aller dans le sens d’une meilleure transparence de la vie publique ? Quels outils faudrait-il imaginer pour une meilleure appropriation de l’espace public par la société civile ?
Je suis laïque, cela signifie que je fais une différence entre la sphère publique et la sphère privée. Rien de ce qui est du domaine privée ne doit se trouver dans l’espace public. C’est la condition première du respect des hommes et de leur liberté. Et je me méfie beaucoup de cette volonté actuelle et des méthodes pour plus de transparence, c’est le rêve de Big Brother.
Ce qui relève donc exclusivement de la vie publique doit être mis à la portée de tous mais de façon pédagogique et non dirigée, c’est le plus difficile à faire, c’est ainsi, les tentations pour manipuler sont grandes. C’est pourquoi, ce dont nous avons vraiment besoin c’est de plus de démocratie, de culture, d’éthique dans l’information et d’esprit critique.