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« J’ai pensé mettre fin à mes jours » : victimes de harcèlement scolaire, ils témoignent

Ils s’appellent Clément ou encore Léa et tous les deux ont été victime de harcèlement durant leur scolarité. Des jugements sur leurs physiques, sur leurs sexualités,… qui se poursuit pour la plupart du temps en cyberharcèlement. Nos deux témoins ont décidé de parler afin de faire tomber les tabous sur ce sujet. Suite aux récentes actualités, la rédaction du média VL. a décidé de donner la parole à ceux qui ne l’avaient pas forcément auparavant.

Si vous êtes victime de harcèlement
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En France, 800000 à 1 million d’élèves seraient victimes de harcèlement, soit entre 6 et 10% d’entre eux. C’est le cas notamment, de notre témoin que nous appellerons Léa. Durant ces années collège, Léa est victime de Revenge porn suite à la fuite de photos et vidéos à caractère sexuel. « Je ne savais pas ce que c’était des nudes et j’ai dans un premier temps refusé. Il a insisté en me disant que si je ne faisais pas ça, c’est que je ne l’aimais pas vraiment. Une forme de manipulation dont je n’avais pas conscience. » Léa et comme de nombreux cas a par la suite été victime de cyberharcèlement. Selon la DGESCO, Direction Générale de l’Enseignement Scolaire, 9,9% des filles seraient victimes de harcèlement dû notamment à la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos et photos compromettantes et 8,1% des garçons.

Le harcèlement scolaire sous différentes formes.

Il s’agit généralement d’intimidations, de menaces, de moqueries, d’humiliations comme nos deux témoins ont pu le vivre. Pour Léa, des camarades de classe s’amusaient à lui donner des surnoms peu flatteurs « pupute » ou « la tchoin ». Pour Clément, étant à l’époque du collège en obésité morbide, les harceleurs se moquaient de sa corpulence en le surnommant « bouboule », avec le recul ce-dernier nous a affirmé qu’il s’agissait sûrement de mauvaises blagues dont les harceleurs n’avaient pas forcément la conscience de la porter de leurs propos. Mais le harcèlement peut aller encore plus loin. Certains sont victimes de chantages, d’agressions physiques, de racket,…

Ces différentes situations amènent généralement les victimes à une mise à l’écart au sein de la société qui mènent pour la plupart à la dépression. « Les remarques sur mon corps, via les réseaux sociaux, m’ont menée à une forte dépression. Heureusement, j’ai pu bénéficier d’un suivi psychologique », nous raconte Clément. Comme de nombreuses victimes, Léa, a pensé au suicide durant cette période « vous pourrez interroger toutes les victimes de harcèlement scolaire, toutes vous diront qu’elles ont pensées à mettre fin à leurs jours. On ne trouve aucune issue, on se sent seule. Alors on se dit que c’est peut-être la meilleure solution. »

Le harcèlement pour différentes raisons.

Une différence qui créé une distance. La première cause de harcèlement en France est dû à l’apparence physique (poids, taille,…), la deuxième raison est souvent liée à l’identité de genre (orientation sexuelle ou supposée), la troisième à l’handicap (physique, psychique ou mental), la quatrième a un trouble de la communication affectant la parole (bégaiement, bredouillement), et enfin le harcèlement peut débuter lorsqu’un individu appartient à un groupe social ou culturel particulier et à des centres d’intérêts différents d’une norme supposée.

Comment vivre avec ?

Pour Léa, il s’agit de prendre du recul et de pardonner. Aujourd’hui, elle entretient des rapports cordiaux avec ses anciens harceleurs. Les vidéos et photos continuent à tourner sur les réseaux sociaux. Malgré ça, elle continue à en souffrir, mais reconnaît que cette situation l’a rendue plus forte aujourd’hui. Ca lui a permis de savoir ce qu’elle voulait et de ne pas faire confiance aussi simplement. Même si à l’époque « J’ai pensé à mettre fin à mes jours. », assure Léa. Clément, lui, a décidé de couper tout lien avec ses harceleurs : « Peut-être qu’ils regrettent, mais je préfère les fuirent. Je me fous de leurs excuses. Mais avec le recul, je me dis que c’est avant tout un souci d’éducation. On aborde peu et souvent trop tard les sujets liés à l’harcèlement scolaire. » Fait surprenant, nos deux intervenants assurent qu’il s’agit d’ici « d’un bien pour un mal ». D’après eux, ça leur a permis de s’accepter et d’avoir une certaine assurance pour aborder la vie.

Contacté par nos soins, le gouvernement n’a pas donné suite à nos sollicitations. Il est tout de même important de rappeler que le harcèlement scolaire est puni par la loi. Jusqu’à 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée.

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