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« J’aimerais que la France reste un modèle à suivre. »

INTERVIEW DE WILLIAM GUERAICHE

Candidat aux élections législatives des 4 et 18 juin 2017 de la 10e circonscription des Français établis hors de France

De plus en plus diverse, de plus en plus jeune, la communauté française est devenue une véritable diaspora économique, faite de talents, d’espoirs et de relais d’influence pour la France. Quel rôle votre circonscription pourrait-elle jouer comme plateforme d’innovation dans ce domaine ?

A tout seigneur, tous honneur, et parce qu’on les oublie souvent, les enfants français nés et ayant vécu hors de France ont une culture de l’international qui fait souvent défaut chez leurs homologues métropolitains. Le binationaux, les jeunes qui ont passé une partie de leur cursus dans le réseau des écoles françaises à l’étranger sont d’ailleurs des passerelles entre notre culture et leur pays d’accueil.

Dans ma circonscription (Afrique de l’Est et Moyen-Orient), le Golfe est principal marché de  l’emploi potentiellement ouvert aux jeunes. Mais attention aux lendemains qui déchantent. Seuls réussissent ceux qui ont bien préparé leur départ (ou plutôt leur arrivée…). En outre, il importe de bien évaluer les risques – même s’ils sont pondérés par beaucoup d’audace.

Mais qu’importe au bout du compte, c’est aussi enrichissant d’échouer. J’en parle en connaissance de cause… Quand on est jeune, on le temps de perdre du temps.

Quelles grandes transformations souhaiteriez-vous soutenir ou accompagner dans la vie civique, sociale ou politique française ? 

J’aimerais que la France reste un modèle à suivre.

Notre identité nationale s’est construite sur les valeurs républicaines d’égalité des chances ou de solidarité nationale. Or, le modèle s’est grippé. Il y a aujourd’hui moins de promotion sociale chez les enfants des classes populaires qu’il y en avait au XIXe siècle. La solidarité s’exprime par des institutions comme la Sécurité Sociale. Quand on vit à l’étranger depuis longtemps, on comprend mieux pourquoi, au bout du compte et en dépit de nos grimaces, nous avons de la chance d’être français.

J’aimerais aussi que notre  politique d’influence renforce notre leadership dans le domaine environnemental. La COP21 est une réussite fragile. Sa remise en question risque d’hypothéquer l’héritage que nous allons transmettre à nos petits-enfants. Dans le même registre, il serait bien que la France soit perçue comme le pays des droits de l’homme et non comme un Etat vendeur d’armes, fauteur de guerre.

Quelles propositions souhaiteriez-vous développer pour jouer un rôle de passeur de pont entre l’énergie des jeunes créateurs et start-upers français implantés dans votre circonscription et les centres décisionnels à Paris ?

Deux points sont à distinguer. Les jeunes créateurs n’ont pas besoin d’être en France pour exprimer leurs talents. L’économie du numérique quant à elle est par essence transnationale. Reste à savoir pourquoi de jeunes créateurs s’établissent à l’étranger plutôt qu’en France : veulent-ils encore participer à la communauté nationale et si oui, dans quelles conditions ? Je vois qu’à Dubai, il existe une grande diversité de situations qui demande à être examinée avec soin.

Le 2e point consiste à savoir qui doit être le maître d’œuvre en matière de rétention des talents. Si nous perdons nos chercheurs, en intelligence artificielle par exemple, à qui la faute ? S’agit-il de nos entreprises ou de l’ « Etat », bouc-émissaire facile. Je crois que dans ce domaine, comme dans bien d’autres, l’Etat doit être le maître d’œuvre mais en concertation avec tous les acteurs.

Crédit photo : Dominique Hénaff

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