Dans la famille « Le Pen », la justice prend le père. En ce jeudi 2 juin, le tribunal de Nanterre a annulé la suspension de Jean-Marie Le Pen comme adhérent du Front National. La hache de guerre n’est donc pas encore enterrée. Le père de Marine Le Pen peut revenir, en toute légalité, dans le parti qu’il a fondé en 1972.
Après la bataille médiatique, place à la victoire judiciaire
Jean-Marie Le Pen sort victorieux de la bataille qui l’a opposé à sa propre fille. Le combat avait défrayé la chronique durant le mois de mai. L’histoire est partie des propos polémiques de Jean-Marie Le Pen à propos des chambres à gaz considérées selon lui comme « un détail de l’histoire ». Encore une fois, le père est sorti du silence que les dirigeants du FN tentent de lui imposer. Et il s’est rendu un peu trop visible aux yeux des leaders parti. La situation a été plus qu’embarrassante pour ceux qui misent depuis quelques années sur une stratégie de « dédiabolisation ». Marine Le Pen a donc décidé de prendre les choses en main, quitte à en choquer plus d’un. Dans la foulée, elle a réuni le bureau exécutif du parti pour démettre son propre père de sa qualité d’adhérent au parti et a convoqué une assemblée générale extraordinaire pour modifier les statuts du FN et lui enlever son titre de Président d’honneur.
Quel futur pour Jean-Marie au sein du FN ?
Une décision implacable qui avait pour but de sanctionner des propos jugés « contraires à la ligne du parti ». D’emblée le concerné s’est saisi de la justice pour contester cette exclusion. L’avocat de Jean-Marie Le Pen avait expliqué à l’AFP que cette audience en référé « visait à contester légalement, eu égard aux statuts du Front national, la décision de suspendre Jean-Marie Le Pen de sa qualité d’adhérent, et à contester également l’interprétation extensive de cette suspension qui engendre une privation des droits de Jean-Marie Le Pen en tant que président d’honneur du FN ». Une action qui n’a pas manqué son objectif : le tribunal de grande instance de Nanterre a annulé pour une question de forme cette suspension de Jean-Marie Le Pen du parti. Une décision qui intervient huit jours avant la fin du vote électronique des militants sur les nouveaux statuts proposés par le bureau exécutif. De fait, comme le précise Nicolas Bay, secrétaire général du FN, cette décision de la justice peut redonner à Jean-Marie Le Pen le statut d’adhérent mais celui-ci ne pourra pas aspirer à retrouver son poste de président d’honneur si les nouveaux statuts sont votés. Le numéro 2 du parti, Florian Philippot a, quant à lui, annoncé que le FN allait faire appel.
Clarisse Duppré