Jean-Marie Le Pen a annoncé ce matin dans une interview accordée au Figaro Magazine annuler sa candidature en tête de liste pour le Front National aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte-d’Azur ( PACA), bien qu’il se considérait comme le « le meilleur candidat pour le Front national ».
Celui qui officie aujourd’hui comme président d’honneur du FN laisse ainsi le champ libre à sa petite-fille Marion Maréchal le Pen, et se plie à la volonté de sa fille Marine qui ne souhaitait pas le voir s’impliquer dans les élections de décembre.
Le clivage opposant le père et la fille était arrivé à son paroxysme ce jeudi 9 avril, alors que Marine Le Pen avait annoncé au journal de 20h de TF1 souhaiter la démission de son père aux élections. Cela se justifiant selon elle par des sorties médiatiques répétées de Jean-Marie Le Pen ces dernières semaines, au sujet des chambres à gaz ou encore du maréchal Pétain. Ses réticences face à la campagne de son père ne s’arrêtent pas là, puisque la présidente du FN a également tenu à engager une procédure disciplinaire à son encontre.
Marine Le Pen interviewée par Gilles Bouleau le 9 avril dernier :
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Des idées contraires à l’idéologie du FN
Pour Marine Le Pen, nul doute : les idées de son père sont aujourd’hui incompatibles avec le programme affiché publiquement par le parti. « Les Français assistent à une surenchère de provocations de Jean-Marie Le Pen en contradiction totale avec la pensée politique du FN et notre engagement » s’exclamait-elle sur TF1. Mais loin de s’arrêter là, la présidente a même été jusqu’à conseiller à son père de se retirer définitivement : « Au fond, Jean-Marie Le Pen devrait faire preuve de sagesse, il devrait tirer les conséquences du trouble qu’il a lui-même créé et peut-être arrêter ses responsabilités politiques. »
Contacté par nos soins, le directeur du Front National de la Jeunesse, Gaëtan Dussausaye, semble être lui aussi du même avis, et surenchérit : « Prendre soi-même la responsabilité de se retirer de la campagne est le meilleur des choix pour Jean-Marie Le Pen, et il a certainement pris la bonne résolution en évitant d’aller à l’encontre de l’avis général du parti ».
Dans un communiqué publié en fin de matinée, Jean-Marie Le Pen s’estime quant à lui « déçu » par sa fille, mais ajoute toutefois « Je ne ferai rien qui puisse compromettre la fragile espérance de survie de la France que représente le Front national avec ses forces et ses faiblesses ».