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Jeanne, de la transposition à la sublimation

Le 11 septembre prochain sort Jeanne, le deuxième film de Bruno Dumont sur l’héroïne de la guerre de Cent Ans. Après, L’enfance de Jeanne d’Arc, c’est l’occasion de retrouver pour la deuxième fois à l’écran Lise Leplat-Prudhomme.

« Jeanne (d’Arc) retentit largement en nous, elle touche à tout et à tous : spirituellement, socialement, politiquement.. ». Ces mots sont de Bruno Dumont. Lors d’une interview donnée pour le dossier de presse, ces paroles du réalisateur expriment parfaitement sa vision de la représentation. Lise Leplat-Prudhomme est donc de retour dans la peau de Jeanne d’Arc et sous l’œil de Bruno Dumont. Après Jeannette l’enfance de Jeanne d’Arc, ce deuxième volet, consacré à la pucelle d’Orléans, nous expose la défaite de Jeanne à Paris, son procès et donc sa chute. Si le premier était un film musical, celui-là, plus théâtral et moins expérimental devient plus émotif.

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Présenté au dernier festival de Cannes, dans la section « Un Certain regard », le film avait été très bien accueilli. Avant sa sortie le 11 septembre prochain, on a pu le voir en avant-première. Et il est vrai que le film est déroutant. On ne sait pas vraiment où, quand et comment se positionner. Notamment lors des échanges qui interviennent lors de la première partie du film. Les discussions de guerre, étant finalement assez abstraites au milieu d’une nature sans fin. Elles contrastent avec les grands dialogues structurés et religieux lors du procès. Le film réside également sur sa portée symbolique. Comme cette scène de combat qui n’en est finalement pas une et qui est représentée comme une chorégraphie. Quand Bruno Dumont décrit son film comme un film d’action, psychologique, c’est à sa manière.

© Roger Arpajou – 3B Productions

Mais comment ne pas parler de la performance de Lise Leplat-Prudhomme ? À seulement 10 ans, elle impressionne par sa prestance à l’écran. Elle incarne superbement une jeune enfant torturée, jugée par ses pairs. Mais aussi abandonnée par ses voix mais guidée par sa foi sans jamais abandonner ses convictions, ce qui provoquera sa perte.

Jeanne a plus d’une corde à son arc

Mais le parti pris par Bruno Dumont se situe aussi musicalement. Une bande originale réalisée par Christophe (qui fait une apparition plus que réussie), faite de notes électroniques et la voix de ce dernier. Couplé à la patte de Bruno Dumont, le film se démarque encore plus par son esthétique que son scénario. Car oui, c’est indéniable. Jeanne ne s’adressera pas à n’importe quel public. Les mordus de films historiques ou de grands films de guerre vont indéniablement ne pas se sentir à leur place. Le film, par sa spiritualité paraît parfois si lent malgré ses ellipses, que ses grands dialogues vous feront peut-être parfois décrocher. À un certain moment même, on se sait peut-être plus pourquoi nous sommes là. Pourtant, nous avons envie d’aller au bout, absorbé par les regards caméra d’une jeune Jeanne qui s’apprête à aller embrasser son malheureux destin.

© Roger Arpajou – 3B Productions

« Au cinéma, pour ma part, je ne crois qu’à la transposition. La réalité cinématographique est poétique. Jeanne est ainsi une forme sublimée de l’âme humaine qui, sous nos yeux, se démène et guerroie dans les vicissitudes de l’existence. » Vous êtes prévenus.

A lire aussi: « Deux moi » de Cédric Klapish : douceur amère sur le spleen parisien

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Corentin Briot Journaliste VL média
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