Pas besoin d’avoir épargné toute une vie pour se lancer et investir dans une entreprise. Pourtant, seuls 8% des 18-35 ans déclarent avoir déjà investi dans une entreprise, qu’elle soit cotée en bourse ou pas, d’après les résultats d’une enquête rendus par OpinionWay pour le salon d’investissement Actionaria. Décryptage.
Encore faut-il avoir de l’argent
Si les jeunes investissent si peu, il semble logique que la première raison soit le manque de ressources disponibles. Et pourtant, 79% des jeunes déclarent avoir commencé à épargner avant même d’avoir 18 ans, grâce à des plans d’épargne type Livret Jeune ou Livret A. Mais il est certain que l’obtention d’un premier emploi booste l’investissement, grâce à des revenus réguliers.
Les jeunes sont davantage prêts à investir s’il s’agit d’un projet qui les implique personnellement. Parmi ceux-là, 42% se verraient bien financer une entreprise qu’ils auraient eux-mêmes créée, ce qui représenterait à leurs yeux un investissement gratifiant et qui corresponde à leurs valeurs.
Le crowdfunding est aussi un moyen de financement très plébiscité puisqu’il permet de se sentir plus proche des entreprises, effaçant cette peur de l’inconnu.
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Un manque d’information
Pour sauter le pas, encore faut-il savoir où l’on va poser son pied. Les résultats de l’étude montrent clairement que les jeunes connaissent mal le monde de l’entreprise. Mais attention, les autres générations n’en savent parfois pas franchement davantage.
Or « si on ne connaît pas, on n’achète pas », rappelle Philippe Lemagueresse le directeur général d’OpinionWay.
D’où la préconisation de Blandine Fischer, commissaire générale du salon Actionaria, non seulement d’enseigner l’économie et l’investissement dès le collège-lycée, mais aussi de mieux former les conseillers bancaires. Il semblerait logique, selon elle, que ce soient les banques qui aiguillent les potentiels investisseurs.
Trop d’instabilité fiscale
Quand l’un dit blanc, l’autre dit noir. Avec les changements successifs de gouvernement et parfois même les dissensions internes, les réformes fiscales se succèdent et créent une instabilité qui effraie. Pourquoi investir quand on ne sait pas de quoi demain sera fait ? 44% des jeunes se disent dissuadés d’investir en raison de cette instabilité législative qui représente un réel frein.
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