Après cinq semaines de gronde lycéenne et estudiantine sur fond de loi du travail, Manuel Valls annonce ce lundi une série de mesures en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes. Le premier ministre a décidé ces mesures après avoir reçu à Matignon huit organisations syndicales mobilisées contre la loi El Khomri (dont UNEF, UNL, SGL et FIDL).
Taxation des CDD, prolongation des bourses pour les jeunes diplômés et instauration de quota en IUT pour les filières technologiques et professionnelles… : pour Valls, ces mesures sont « une réponse de fonds » à des « inquiétudes profondes ». Elles coûteront entre 400 et 500 millions d’euros par an à l’état. Voici un tour d’horizon de toutes ces mesures.
Taxation des CDD
Taxer les CDD (Contrat à durée déterminée) pour encourager les employeurs à embaucher des jeunes en CDI (Contrat à durée indéterminée), tel est le but de cette mesure présentée par Matignon. Cette taxation plus lourde des CDD, via les cotisations patronales aux assurances chômage, avait déjà été évoquée par la ministre du travail Myriam El Khomri le mois dernier.
Ce levier avait déjà été activé en 2013 mais n’était qu’optionnel. Désormais, il sera obligatoire mais ce sont les partenaires sociaux qui devront définir le barème et le champs d’application sur cette « surcotisation » patronale.
Prolongation des bourses pour les étudiants d’origine modeste
Les bourses accordées aux étudiants d’origine modeste seront prolongées pendant 4 mois maximum après l’obtention du diplôme. Cette mesure concerne les titulaires d’un CAP, d’un bac pro, BTS, DUT et ceux qui ont obtenu une licence, un master ou un diplôme d’ingénieur.
Cette nouvelle aide à la recherche d’un premier emploi (ARPE) sera effective dès la rentrée 2016 et sera donc versée de septembre à décembre. Matignon estime le nombre de bénéficiaires potentiels à 126 000, pour un coût de 130 000 euros par an.
Quota de places en IUT
Cette mesure concerne les bacheliers aux filières technologiques et professionnelles. Est prévue une augmentation de 2 000 places en section de technicien supérieur (ou STS, qui permet d’obtenir un BTS), notamment dans les cursus « en lien avec les métiers d’avenir ».
L’objectif est de favoriser l’insertion dans ce cursus court, réputé pour faciliter l’obtention d’un emploi à la sortie. Des quotas avaient déjà été mis en place par le passé. Mais la concurrence des filières générales et technologiques était trop rude et beacoup de bacheliers pro ne parvennaient pas à entrer en STS.
Des mesures saluées par les jeunes
L’organisation étudiante UNEF a salué des « mesures importantes » qui « répondent aux préoccupations » de la jeunesse. Mais pas de quoi appeler à cesser la mobilisation de la jeunesse contre la loi travail pour autant, l’UNEF s’estimant « solidaire » des salariés qui descendront de nouveau dans la rue le 28 avril prochain.