A moins de vingt jours du début des jeux olympiques 2016 à Rio, le Brésil entend bien renforcer son dispositif de sécurité, surtout après le nouvel attentat commis à Nice.
Au lendemain de l’attentat du 14 juillet à Nice, le gouvernement brésilien a annoncé que le pays prendrait des mesures supplémentaires afin d’assurer des conditions sécuritaires optimales pour accueillir la compétition qui se déroulera du 5 au 21 août. Alors que le Brésil se prépare depuis des mois à recevoir au mieux cet événement, on peut dire que ce terrible incident y est pour beaucoup dans le fait que les inquiétudes de l’état hôte mais également des états du monde entier soit « montées d’un cran », si l’on en croit les propos de Sérgio Etchegoyen. Et le responsable du renseignement brésilien d’ajouter : « on échange un peu de confort contre beaucoup de sécurité ». Car en effet le dispositif de sécurité sera essentiellement concentré sur les contrôles auxquels devront se confronter les fans venus d’ailleurs pour suivre la compétition en temps réel.
Tout d’abord, certains axes routiers proches des zones accueillant les différentes disciplines seront fermés pour faciliter les contrôles. Ensuite, la sécurité des vols intérieurs sera renforcée dès le lundi 18 juillet dans tous les aéroports du pays avec de nombreux contrôles des passagers et des bagages. Le service d’ordre mobilisera autour de 2000 hommes qui se sont déjà exercés en cas d’attaque comme ce samedi lors d’une simulation d’opération antiterroriste à la gare ferroviaire de Deodoro, un des quatre lieux principaux accueillant les différentes épreuves.
Au total, environ 85 membres des forces armées – 47 000 policiers et 38 000 militaires – devraient être présents pour subvenir aux besoins sécuritaires des 10 500 athlètes, journalistes et officiels et des quelques 500 000 touristes attendus pour l’événement. Un dispositif qui se mettra en marche à partir du 24 juillet prochain.
Les athlètes français au coeur des inquiétudes
L’équipe de France olympique serait menacée d’une attaque terroriste. Le projet d’attentat avait d’abord été évoqué lors de l’audition du général Christophe Gomart. Une information dont aurait fait part le chef des services de renseignement militaire français dans un rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats commis à Paris en 2015. Interrogé sur la provenance de ces renseignement par le président de la commission Georges Fenech, le général Gomart a alors répondu : « Par nos partenaires ». Une première alerte visiblement confirmée par les déclarations diffusées par l’Etat Islamique qui auraient également menacé la délégation française.
Ainsi la surveillance des athlètes français durant cette compétition devra être plus qu’assurée pour éviter ce qui pourrait devenir une catastrophe internationale. A noter que la protection des sportifs américains sera également renforcée. Un chef antiterroriste dirigeant du renseignement brésilien devra se rendre à Paris ce lundi pour en débattre avec les instances françaises. « A partir de ce voyage et de nos discussions, nous allons procéder à des réévaluations« , a déclaré Saulo Moura da Cunha, coordinateur du renseignement brésilien pour les jeux olympiques. Pour l’instant, nous sommes dans le champ des suppositions, a-t-il ajouté. Le gouvernement français nous a invités pour en discuter. Ensuite, nous pourrons prendre une position ».
A seulement quelques jours de cet événement mondial, personne n’est encore sûr de la confiance que l’on doit accorder à ces nombreux dispositifs face à la menace terroriste qui pèse sur les athlètes, mais aussi sur le grand nombre de touristes qui viendront assister à la compétition.