Selon Médiapart, la FFR aurait étouffé l’affaire d’un joueur de rugby devenu tétraplégique pour éviter que son assureur (la GMF) n’ait à payer une somme trop importante.
C’était le 10 octobre 2010, lors d’un match de Fédérale 1 (3ème division) entre Vannes et Limoges. Le joueur du RC Vannes Pierre Tarance est victime dans un maul d’un plaquage dangereux du Fidjien Alowesi Nailiko, au gabarit plus imposant. Le plaquage laisse le joueur tétraplégique.
Nailiko a donc été condamné par le tribunal correctionnel de Vannes à 1 500 euros d’amende avec sursis, alors que le montant des dommages et intérêts doit être fixé lors d’une audience civile le 27 mai. La victime, Pierre Tarance, a déjà été indemnisée à hauteur de 4,5 millions d’euros en tant que licencié de la FFR.
« Sa prime d’assurance risquait d’être revue à la hausse »
Selon Médiapart, « probablement pour éviter que son assureur [la GMF] n’ait à payer une somme trop importante, la Fédération française de rugby a dissimulé et ignoré les conclusions des experts arbitres qui avaient conclu à la faute », en n’engageant pas de procédure disciplinaire.
« Sa prime d’assurance risquerait d’être revue à la hausse. Cela pourrait ouvrir la boîte de Pandore et pousser chaque joueur sérieusement blessé à se lancer dans un contentieux. Sans compter la mauvaise publicité faite au rugby », a développé le site Internet dans son article publié vendredi soir.
La FFR, interrogée par l’AFP, se défend d’avoir voulu étouffer l’affaire. Elle explique ne pas avoir saisi la commission de disciple car le patron des arbitres français Didier Mené, après avoir interrogé six arbitres ayant visionné les images, a conclu dans un mail de novembre 2010 adressé au président de la fédération, Pierre Camou, qu’il n’y avait pas lieu d’engager une procédure disciplinaire.
« Pas d’intention de faire mal » selon la FFR
« Nous pensons la même chose que Didier Mené en 2010 : il n’y avait pas lieu de convoquer la commission de discipline. Oui, il y a une faute technique [le plaquage du joueur fidjien]. Mais il n’y avait pas intention de faire mal et ce n’était pas un plaquage cathédrale », où le joueur, les pieds en l’air, retombe sur la tête ou le haut du corps, a expliqué la FFR.
« Si les arbitres (celui du match, qui n’a pas signalé la faute pendant la rencontre ni rédigé de rapport après, et ceux interrogés ensuite par Didier Mené) ont jugé qu’il n’y avait pas matière à saisir la commission, pourquoi l’aurions nous fait ? », a interrogé la Fédération.
*Image en Une : lci.tf1.fr
Pierre Tarance, la vie devant (Reportage France… par capbreton-rugby