Une journaliste néerlandaise, Ebru Umar, a été cambriolée et arrêtée en Turquie samedi pour injures au président Erdogan. Elle a été libérée dimanche mais reste assignée à résidence.
Invitation à la dénonciation du consulat turc de Rotterdam
La semaine dernière, la journaliste Ebru Umar écrit une chronique pour le quotidien néerlandais Metro dans laquelle elle qualifie le chef d’Etat de « dictateur mégalomaniaque » et de « sultan ». Elle twitte ensuite des extraits de sa chronique très critique et provoque la controverse. Dans ce même article, elle révèle publiquement un courriel envoyé par le consulat général turc de Rotterdam aux turcs habitant cette région des Pays-Bas, qui leur demande de lui signaler toute insulte exprimée sur les réseaux sociaux à l’encontre d’Erdogan. Au début du weekend, elle se fait arrêter par les autorités turques à son domicile de Kusadasi. Alors qu’elle est retenue en Turquie, la journaliste se fait cambrioler, cette fois à son domicile d’Amsterdam.
«Mon voisin m’a appelée ce matin pour me dire que mon appartement a été cambriolé avec beaucoup de violence», déclare-t-elle à l’agence ANP. «La porte d’entrée a été forcée, mon ancien ordinateur a été emporté», précise-t-elle au quotidien «Metro».
Lundi, un nouvel incident pointant la liberté de la presse turque a été annoncé. Le journaliste Can Dündar a été condamné à 9000 euros d’amende, pour le même motif d’ »insulte » à Erdogan, alors qu’il révélait dans une série d’articles publiés en 2013 un scandale de corruption concernant le chef du gouvernement.
Depuis son élection en 2014, près de 2000 procédures judiciaires ont été lancées en Turquie pour injure au président Erdogan, à l’encontre d’artistes, de journalistes ou de simples particuliers.
La Turquie pointe à la 151e place sur 180 au dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).