Elu, ce mardi 15 juillet, à la tête de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker est un homme politique rompu aux instances européennes mais demeure peu connu en France. Portrait.
Lorsqu’il a été nommé, le 15 juillet dernier, à la tête de la « Gardienne des traités », Jean-Claude Juncker n’a surprit personne. Car le poste lui était promit, ou plutôt, il était promit au poste. Pour ce fervent européen, dont le poids pèse sur l’UE depuis son élection en 1984 au Parlement, la Commission Européenne semble être l’aboutissement d’un engagement à toute épreuve. C’est déjà lui, comme un symbole, qui prenait le premier siège de président de l’Eurogroupe en 2004. Juncker n’était alors, au Luxembourg, « que » premier ministre, ministre des Finances, mais aussi ministre du Travail, de l’Emploi et du Trésor. Cette polyvalence, alliée à la détermination du personnage, n’aurait d’égal que l’envie d’agir du Luxembourgeois, qui reconnaissait volontiers avoir l’Europe « dans le cœur, dans le ventre, dans les trippes » et participerait même à la construction du traité de Maastricht en 1992.
Mais européen, Juncker ne l’est pas seulement. Il est avant tout Luxembourgeois, du-t-il le rappeler lorsqu’il défendit à contre-courant le secret bancaire, si cher à ses compatriotes. Et si les Etats-Unis le forcèrent à plier, son influence, elle, demeurerait intacte, lui permettant de s’opposer en 2012 à une Angela Merkel véhémente et désireuse d’exclure la Grèce des 28. Car l’Europe, pour Jean-Claude Juncker, c’est un tout, une famille. C’est cet état d’esprit qui le pousse aujourd’hui à vouloir une Europe plus égalitaire, plus juste, et à promouvoir ainsi un salaire minimum décent, des règles communes en matière de droit du travail ou une parité homme-femme dans les instances européennes. Et si le volet social fait partie intégrante du programme du Luxembourgeois, sa politique ce n’est pas que cela. Juncker veut aussi une Europe plus forte et plus unie, allant même jusqu’à proposer une « union européenne de l’énergie ». L’objectif ? Faire front commun à 28 contre une Russie première vendeuse de gaz à l’UE et limiter ainsi l’impact du géant soviétique sur les fluctuations des prix. Un dossier insurmontable, diront certains, mais une étape nécessaire dont Juncker sera l’artisan.
Le discours de Jean-Claude Juncker précédant le vote des eurodéputés sur sa nomination à la présidence de la Commission Européenne :
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