La décision de la justice met fin à une affaire qui durait depuis 2010. La situation du fondateur de WikiLeaks est cependant loin de s’améliorer.
Poursuivi depuis de nombreuses années pour avoir diffusé des documents top secrets, Julian Assange était aussi impliqué dans une affaire de viol. Celle-ci a définitivement été abandonnée ce vendredi 19 mai.
Une affaire trop longue pour être jugée
Le parquet suédois a annoncé aujourd’hui classer sans suite les poursuites pour viol contre le fondateur de WikiLeaks. L’affaire avait débuté le 20 août 2010 : une Suédoise était venue porter plainte. Dans sa déclaration, la jeune femme accusait Assange d’avoir engagé un rapport sexuel avec elle alors que cette dernière dormait. Selon la jeune femme, l’homme, à l’origine informaticien, n’avait pas de préservatif. De son côté, l’Australien a toujours affirmé que la jeune femme était entièrement consentante.
Malgré quelques preuves, l’enquête a surtout été abandonnée à cause de la longueur de la procédure. Selon la procureure Marianne Ny, la justice ne pouvait pas garder plus longtemps Julian Assange. L’enquête suédoise avait notamment pris du temps à cause du refus d’Assange d’être entendu en Suède. Dans le même temps, une autre jeune femme a elle aussi déposé plainte pour agression sexuelle à la même époque en 2010. L’affaire avait aussi été classée sans suite en 2015.
De son côté, la plaignante s’est dite «choquée» et maintient ses accusations. La jeune femme a considéré que c’était un scandale qu’un violeur présumé puisse échapper à la justice. La Suédoise n’a pas manqué de rappeler que les juges disposaient d’un nombre de preuves assez important.
Quel avenir pour Julian Assange maintenant ?
Poursuivi depuis de nombreuses années pour le vol et le partage de documents de la CIA, cette affaire de viol rendait la situation d’Assange encore plus compliquée. En 2012, il avait demandé asile à l’ambassade d’Équateur car il était persuadé que la demande d’extradition suédoise cachait en réalité une manœuvre des États-Unis pour le coincer.
La police londonienne a fait savoir que Julian Assange était toujours recherché pour une infraction jugée « moins sérieuse ». Les autorités se disaient même « obligées » de l’arrêter à partir du moment où Assange sortait de l’ambassade. Le fait est que le fondateur de WikiLeaks est en liberté surveillée depuis qu’il s’est rendu à l’ambassade d’Équateur. En s’y rendant, il avait donc enfreint la loi et un mandat d’arrêt avait immédiatement été émis.
Toujours réfugié en Équateur, l’ex-informaticien craint une opération d’extradition de la part des Etats-Unis. L’administration Trump avait en effet affirmé que son arrestation était une «priorité». Aux dernières nouvelles, Julian Assange s’apprêterait à faire une demande d’asile politique à la France, deux ans après une tentative infructueuse.
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