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Devant les députés, Justin Trudeau en apôtre du progressisme

Justin Trudeau à l'Assemblée Nationale

En visite en France la semaine dernière, le Premier ministre Canadien, Justin Trudeau, a été le premier chef d’État étranger à s’exprimer dans l’Hémicycle depuis le début de la législature. Il a profité de son allocution pour se poser en défenseur des valeurs progressistes et défendre le CETA.

« Ravivons les valeurs humanistes », a clamé Justin Trudeau devant les députés français. Et dans la langue de Molière s’il vous plaît. Le Premier Ministre canadien s’est exprimé à l’Assemblée Nationale le 17 avril lors de sa première visite officielle en France. Un discours d’environ 40 minutes dans lequel il affirme son attachement à l’immigration, à l’égalité des sexes – et plus généralement aux valeurs progressistes.

C’est dans un hémicycle comble que le « descendant d’un charpentier français de la Rochelle » prend la parole. Depuis la polémique autour de la faible mobilisation de la majorité lors de la venue en janvier de Wolfgang Schäuble, président du Bundestag allemand, les rappels à l’ordre ont été efficaces.

L’amitié franco-canadienne en figure de proue

Lors de son allocution, Justin Trudeau a chanté l’amitié entre les deux pays. « Amis Français, les Canadiens vous tendent la main », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « Ayons l’audace de bâtir ensemble un monde plus progressiste, plus diversifié, plus vert, plus inclusif, plus ouvert, plus démocratique ; un monde plus libre, plus égal et plus fraternel, un monde à notre image. » Ovation dans les rangs de la majorité.

Le Premier Ministre canadien a également mis en exergue ses convergences avec son homologue français, avec qui il partage des positions communes notamment en matière de protection de l’environnement, de liberté d’égalité des sexes. « Je note que cette Assemblée approche la parité », a-t-il souligné. « Au parlement canadien, nous avons encore beaucoup de chemin à faire. »

Défendre le CETA

Cette visite de l’autre côté de l’Atlantique a donné l’occasion à Justin Trudeau de défendre devant les députés français le traité de libre-échange entre le Canada et l’UE, le CETA. Un accord commercial particulièrement décrié par la gauche et les écologistes. « Il préserve le droit des États de légiférer et de réglementer dans l’intérêt public, de mettre en œuvre des politiques visant à soutenir leurs industries culturelles, en plus de protéger les normes du travail », a-t-il défendu, tandis que Jean-Luc Mélenchon (FI) faisait non du doigt.

Justin Trudeau au Palais Bourbon, en compagnie du président de l'Assemblée Nationale, François de Rugy.

Justin Trudeau au Palais Bourbon, en compagnie du président de l’Assemblée Nationale, François de Rugy. Photo : Matthieu DESMOULINS.

Selon le dirigeant canadien, l’impulsion engendrée par le CETA a fait bondir les investissements canadiens en France de 23 % en l’espace de quatre mois. « Posons-nous la question : si la France n’arrive pas à ratifier un accord de libre-échange avec le Canada, avec quel pays imaginez-vous pouvoir le faire ? », a-t-il lancé dans l’Hémicycle.

Mauvais calendrier

Du côté de la majorité, l’allocution du « Canadian Macron » semble avoir fait consensus. Mais dans l’opposition, le bilan est plus mitigé. « Il y a eu deux parties : la première gentillette, et on ne pouvait être que d’accord, et la deuxième plus agressive sur le CETA, et là on est en totale opposition », a fustigé le député insoumis Eric Coquerel au sortir de l’Assemblée. « Sur le fond, il se trompe totalement de diagnostic sur l’avenir de la mondialisation en prônant l’ouverture en réponse aux problèmes des sociétés contemporaines », a abondé Julien Aubert (LR).

A cela, il faut ajouter les hasards du calendrier. L’allocution du Premier Ministre canadien a été légèrement occultée par les débats autour de la loi asile-immigration et sur les frappes en Syrie. « Il est clairement mal tombé », a regretté Philippe Gosselin (LR).

À lire aussi : Les 5 moments Trudeau

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