Incarcéré depuis plus de deux mois maintenant, Jérôme Kerviel vient d’obtenir la libération conditionnelle.
C’est ce qu’on peut appeler une libération expresse. Emprisonné le 18 mai dernier à Nice avant son transfert à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, Jérôme Kerviel n’aura passé, en incluant la détention provisoire, « que » 114 jours en prison. Car l’ancien trader de la société générale, condamné en 2010 notamment pour faux, usage de faux ou encore abus de confiance, vient d’obtenir sa libération conditionnelle.
Comparaissant devant le tribunal de grande instance d’Evry, les avocats de l’ex-trader ont obtenu d’un juge d’application des peines que leur client soit relâché sous liberté conditionnelle. Si la décision est confirmée, Jérôme Kerviel sera ainsi assigné à résidence avec un bracelet électronique, disposant d’heures de sortie pour se rendre sur son lieu de travail.
Avec une condamnation, en mars dernier, à cinq ans d’emprisonnement, dont trois fermes, la durée prévisible de la détention de l’ancien trader n’était plus que de deux ans et quatre mois environ. Car Kerviel avait déjà purgé 41 jours de détention provisoire en 2008 auxquels s’ajoutent des remises de peine automatiques prévues par la loi. En juillet 2015, soit à la moitié de sa peine, il aurait donc été autorisé à solliciter une liberté conditionnelle, comme la loi autorise chaque condamné à le faire. Mais pour avancer cette échéance, les avocats de l’homme de 37 ans se sont appuyés sur les dispositions d’un article du code de procédure pénale, l’article 723-7. Celui prévoit qu’une mesure d’aménagement « peut être exécutée un an avant » la mi-peine.
Reste que si le juge d’application des peines a autorisé la liberté conditionnelle de l’ex-trader de la Société générale, le parquet devrait « très vraisemblablement » faire appel de cette décision, selon le procureur d’Evry, Eric Lallemand, qui a précisé que « la décision serait prise dans la journée ».