Après la remise en cause du redoublement, du changement est encore à prévoir dans nos écoles ! La ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, veut totalement revisiter le système de notation. Plus question de notes entre 0 et 20, mais désormais ce sera un contrat basé sur la confiance, ce qu’on appelle désormais avec beaucoup d’humanisme : l’évaluation bienveillante.
Bien sûr, au delà de l’évangélisme dont fait preuve le gouvernement, il y a aussi une réforme budgétaire qui peine à porter son nom. Puisque le redoublement causé par les mauvaises notes coûtent une petite fortune à l’état, estimé déjà à 2 milliards d’euros. La bienveillance, quand en plus on peut faire des économies, c’est deux fois plus bienveillant !
Pourquoi une telle réforme des notations en ce moment ? Est-ce un message envoyé aux Français ? Histoire de dire : Si nous jugeons avec bienveillance vos enfants, à vous aussi de juger avec bienveillance notre gouvernement ? On fait du 50-50 ? Du donnant-donnant ? Au lieu de chiffrer l’augmentation du chômage, avec des courbes laborieuses et des tableaux sinistres ; ne pourrait-on pas plutôt donner une appréciation générale bienveillante : comme « en progrès », « peut mieux faire », « ne dois pas se décourager ». Hollande, s’il perdait confiance en lui, quelqu’un y a déjà pensé à ça ? Standard et Poor’s, les agences de notation, il faudrait aussi les mettre à la page. Le triple A, c’est stressant, angoissant, démoralisant. Et la bienveillance dans tout ça ? Monde de chien !
Les notes n’existeront plus. Mais les moyennes également, c’est en tout cas le souhait de Nathalie Vallaud-Belkacem, la jeanne d’arc du cancre esseulé. Plus question pour le sportif de rattraper son zéro en math au trois fois 500 mètres.
Najat Vallaud-Belkacem, la Jeanne d’arc du cancre esseulé ?
Si la notation bienveillante peut servir les intérêts de notre bon président (comme nous avons vu plus haut), l’annulation de la moyenne, quant à elle ; lui serait très problématique. S’il récolte un 0 pointé en économie, 0 en charisme et 0 en popularité, il pouvait autrefois se rattraper par ses excellentes notes dans d’autres matières : 20 en conduite de scout, 20 pour son rôle de bachelor, version Gayet-Trierweler, 20 pour sa capacité à inspirer des chefs d’œuvres littéraires comme : Merci pour ce moment. L’équilibre des moyennes, il en a besoin ! Plus que jamais !
Bien sûr, il serait mal placé de dénigrer totalement les idées nobles de Najat Vallaud-Belkacem. Cependant, ne se trompe t-elle pas de bataille en voulant agir sur le système de notation, qui reste un simple instrument et donc par nature « neutre » ? Ne faudrait-il pas revoir principalement la situation des enseignants ? Payés au compte-goutte ? Avec des salaires pareils, une image ternie, comment l’éducation nationale peut-elle espérer attirer les meilleurs ? Redonner un peu d’importance et d’épaisseur à l’enseignement, n’est-elle pas là la solution ?
Autre chose : supprimer les notes, en instaurant à la place un vague « contrat de confiance », s’est enlever le peu de chances qu’ont des élèves doués venus d’un milieu populaire de sortir du lot. Cela rendra encore plus difficile la réussite individuelle. Tandis que bien sûr, il restera des écoles privées, qui s’offriront le luxe de maintenir leur système de notation et de favoriser la reproduction des élites.
Pour conclure, s’il fallait donner une note à cette réforme en devenir…ah merde on ne plus donner de note. Bon et bien, un « peu mieux faire » devrait suffire. Mais en vu du climat régnant dans le pays, et des dossiers plus urgent, on pourrait également ajouter un bon et franc : « hors sujet ! »