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La France dans le monde

Quelle est la place de la France sur la scène internationale ? Cette question est pour le moins vaste, puisque qu’elle aborde un sujet multiple où l’on s’interroge sur le rayonnement international de la France avec ses atouts et ses fragilités, mais aussi sur la politique internationale menée. Mais elle soulève également d’autres questions telles que : la place de la France dans l’économie et la finance, le rapport avec les nouvelles technologies, ou encore son rôle dans les institutions internationales.

 

Pour répondre à ces interrogations, la documentation française organisait, ce mercredi 2 Octobre, une conférence avec Hubert Védrine (ministre des affaires étrangères de 1997 à 2002), Gilles Andréani (magistrat à la cour des comptes, professeur associé à l’université paris Panthéon-Assas) et Serge Sur (rédacteur en chef du bimestriel « Question internationales » et professeur associé à l’université paris Panthéon-Assas. Ils nous ont ainsi exposé leur visions et analyses de la place de la France dans le monde.

 

Pour commencer, on peut partir de la question suivante : Quelle perception ont les étrangers de la France ? Leur réponse est bien souvent peu glorieuse. La France est considéré comme arrogante, donneuse de leçon, sure d’elle-même.

Hubert Védrine parle alors, d’une France prétentieuse de son passé. Elle doit faire le deuil de cette situation révolue, où la France pouvait se considérer comme une très grande puissance par le biais des idées qu’elle projetait, notamment avec la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Pour l’ancien ministre, les français se sont trop longtemps considérés comme un « peuple élu ». Cet universalisme français déchu pourrait être, ainsi, la cause de ce fort pessimisme ambiant en France, d’une certaine « souffrance française ».

De plus, la multi polarisation du monde à sa part de responsabilité dans cette souffrance.

Cependant, on ne peut négliger le fait, que la France dispose de nombreux atouts et qu’elle a toujours sut se relever des pires situations. Seulement, Hubert Védrine observe un manque de « compétitivité psychologique ».

 

Pour Gilles Andréani, le pessimisme français est corrélé à la volonté de la France de vouloir faire plus que ses moyens.

Mais le sens des responsabilités persiste comme avec l’exemple du Mali

Gilles Andréani reprend le terme de « deuil » pour l’Europe comme grande puissance avec la France en leaders. On peut se référer à toutes les difficultés rencontrées par l’UE.

Pour redonner plus d’influence de la France dans le monde, Gilles Andréani parle « d’effet multiplicateur » à mettre en œuvre : « La France doit jouer au dessus de sa place au sens des responsabilités, mais en restaurant son rôle de leader au sein de l’Union Européenne ». De cette manière, il y a une « possibilité d’influence dans le monde pour la France ».

 

Pour Serge Sur, il en y a en effet, d’une part, le constat d’un deuil et d’une mélancolie. Mais d’une autre part, ce déclinisme n’est pas forcément fondé, puisque si l’on compare la France d’il y a 50 ans et celle d’aujourd’hui, il n’y a pas de raison d’être mélancolique. Ces années ont été marqué par d’importants progrès sociétaux, politiques, technologiques,… « La vie est agréable dans notre pays ».

Mais il observe un problème majeur : celui de l’UE. «  Où sont les Jean Monet, s’interroge t-il ? L’UE souffre d’un déficit d’idée, « il n’y a as de concept ». Le concept, d’une « UE au dessus de l’Etat n’a pas été trouvé ».

A la question de l’arrogance française, Serge Sur répond « qu’elle n’est pas propre à notre pays ». Mais il insiste sur ce qui est, selon lui, le plus grand échec de la Vème République : celui de l’enseignement français et de notre ascenseur social grippé, avec comme conséquences l’échec de l’égalité des chances et de la méritocratie. L’enseignement ne rempli plus également sa fonction intégratrice. Cet échec peut en parti expliquer la mélancolie française, tout comme les inégalités qui s’accroissent dans les pays développés. En France, la courbe s’est inversée dans ce sens depuis une trentaine d’années.

Par ailleurs, Serge Sur déplore que la langue française – qui constitue selon lui un atout – ne soit pas plus défendue à l’international et au sein des institutions. Cela représente un « combat d’ordre culturel » à mener pour les français.

Mais il relève également, que les autres pays ne sont pas forcément dans une position supérieure à la notre, notamment sur le plan politique où les majorités sont instables et basés sur le compromis comme avec l’exemple de l’Allemagne ou de l’Italie.

 

Sur le plan international, la France est l’un des cinq membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU et possède ainsi un droit véto. C’est donc pour notre pays un atout indéniable qui nous donne un rôle majeur sur le plan international. Mais il est toutefois nuançable, puisque le fonctionnement du conseil de sécurité avec ses droits de véto semble aujourd’hui archaïque. Les relations diplomatiques compliqués que nouent les pays possédant le droit de véto (pour la plupart avec la Russie et la Chine) empêchent toutes actions concrètes de l’ONU. La France à donc une place de choix dans l’organisation, mais celle-ci semble désarmée ; d’autant qu’une réforme des droits de véto parait inenvisageable.

 

On peut donc en conclure : que l’on ne peut parler de la France dans le monde sans parler de rang  ou de puissance. Le pessimisme français nous montre bien que la France n’est plus la puissance dantan, mais elle possède pour autant des atouts.

Une place plus importante dans le monde pour la France doit, aujourd’hui, passer par une Europe plus forte dont la France constitue le principal leader. Pour cela, l’Europe doit encore évoluer avec un concept clair, qui a est aujourd’hui aux yeux de certains,  pas suffisamment défini.

 

 

 

 

 

 

 

 

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