Rendez-vous à ne pas manquer pour les expatriés Français résidant dans les pays du pourtour méditerranéen dont font partie Israël, l’Italie, la Grèce, la Turquie, Malte et Chypre. Dans cette partie du monde confronté à de graves questions d’équilibre et de respect des écosystèmes , Pierre Jestin, candidat Europe Ecologie les Verts aux législatives des Français de l’étranger nous livre des idées audacieuses pour investir dans la jeunesse et repenser la gouvernance publique.
INTERVIEW DE PIERRE JESTIN, CANDIDAT EUROPE ECOLOGIE LES VERTS AUX ELECTIONS LEGISLATIVES DES FRANCAIS DE L’ETRANGER DANS LA HUITIEME CIRCONSCRIPTION
1 / Quel regard portez-vous sur la mobilité européenne et l’expérience de vie à l’international des jeunes ?
Un regard très positif et certainement à encourager davantage en diversifiant les dispositifs. Je suis convaincu que la mobilité européenne et internationale constitue non seulement une expérience personnelle très enrichissante mais également un gage de tolérance et de paix pour notre société future.
Après mes études d’économie, au début des années 1990, j’ai moi-même choisi l’aventure internationale en Angleterre, aux E.U. en Israël puis en Italie. Chaque changement a été l’occasion de connaître des cultures et des personnes différentes, d’apprendre, de progresser.
Je ne peux qu’inciter les jeunes à voyager, à découvrir, à entreprendre.
2/ Comment et par quels nouveaux projets, les députés des Français de l’étranger qui siègeront à l’Assemblée nationale pourront permettre à la jeunesse d’être plus à l’aise avec le mot « Entreprendre » ?
L’élection des députés des français de l’étranger permettra que toutes les questions qui touchent nos concitoyens établis hors de France soient traitées de manière plus transparente et démocratique. Ce qui n’est pas la configuration actuelle avec le Ministère des Affaires Etrangères qui possède un quasi-monopole sur les français de l’étranger.
Personnellement, je serai toujours à l’écoute des jeunes qui ont besoin de moi pour faire avancer leurs idées. Jusqu’à présent, peu de jeunes ont pu bénéficier d’aides réelles pour concrétiser leur projet à l’étranger.
Autrement dit, « Entreprendre » en France où à l’étranger a pu être considéré comme une possibilité réservée à quelques « happy few ». Ce n’est pas forcément vrai et certainement pas une bonne chose.
3/ Que pensez-vous de la « Charte de la jeunesse » transmise à l’ensemble des candidats à la députation des Français de l’étranger dans la huitième circonscription ?
J’en partage l’essentiel des contenus. Les constats sont très justes et les recommandations pertinentes.
Je soutiens la proposition de « Small Business Act » et les dispositifs présentés pour faciliter la mobilité internationale.
La France doit favoriser l’esprit d’initiative des jeunes et accompagner leurs projets. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Malheureusement, la bureaucratie étouffe souvent l’innovation, Schumpeter avait complètement raison sur ce point. Le MAEE, par fonction, évite la prise de risque et ignore l’innovation On en voit les conséquences décevantes dans l’action culturelle extérieure. Dans les autre secteurs, très peu d’initiatives concluantes ont été prises pour aider les jeunes créateurs à l’étranger. La « Charte de la jeunesse » est la bienvenue et aidera les candidats comme moi qui veulent que ça change vraiment pour les jeunes.
4/ Que pensez-vous de l’expérience d’universités du pourtour méditerranéen qui permettent à des jeunes de démarrer une activité protégée et aidée par des législations incitatives au milieu d’une ambiance véritablement stimulante ?
Il y a des projets extraordinaires. Je serai le 19 mars à Rethymo en Crète pour soutenir SMILIES, « Small Mediterranean Insular Light Industries Enhancement and Support ».
Avec l’Université de la Mer Egée, un incubateur de l’Université de Nicosie, des starts-up spécialisées dans le design, le nautisme et les énergies vertes, la région Sicile, etc, ils ont conçu et sont en train de terminer le projet Penteconter, du nom du Grec Ancien du 7ème siècle av. J.C. Ce projet génial est un vaisseau de 36,5 mètres de long et de 5 mètres de large entièrement construit avec des matériaux éco-compatibles et qui fonctionnera seulement avec des technologies vertes et l’énergie kynétique. Il servira de plateforme de R&D pour les technologies soutenables et voyagera en Mer Méditerranée pour promouvoir les énergies vertes. Inspiré par l’Antiquité, le projet Penteconter est capable de faire face aux défis écologiques d’aujourd’hui et de demain.
5/ Existe-t-il aujourd’hui en Europe et dans le monde des modes de gouvernance dans la décision publique ou dans la sphère privée qui se distinguent par leur caractère innovant ?
Oui, ils existent et vont à rebours de ce que fait la France lorsqu’elle chasse les étudiants étrangers, décision malheureuse qui nuira à tout le monde y compris au rayonnement national et international de notre pays. La Silicon Valley est le premier exemple qui vient à l’esprit. En Scandinavie, il y a également de nombreuses réussites liées au partenariat public-privé. Ouverture mentale, haut niveau de formation scientifique et culture générale, partage de l’information, coopération, modestie, capacité à se remettre en cause, ce sont les ingrédients du succès. La France a des atouts mais il existe des blocages immenses. Les écologistes sont avec les jeunes pour construire un nouveau monde basé sur le respect mutuel, la solidarité et l’innovation.