Soucieux de leur indépendance, réfractaires à l’autorité, parfois jugés pour leur individualisme, le concept de la génération Y a des contours bien définis. Qu’est ce que donnent à comprendre ces contours?
Les digital Natives
La génération Y est la première génération qui disposent de compétences numériques que n’ont pas les précédentes.
Cela bouscule le schéma d’apprentissage, traditionnellement hiérarchique, par lequel les plus âgés transmettent un savoir ou un savoir-faire. Le rapport au travail en serait complètement changé, du fait d’un refus des relations professionnelles hiérarchiques. De plus, avant la généralisation d’Internet à haut débit, l’accès à l’information était une composante du pouvoir. Aujourd’hui, n’importe qui peut se procurer l’information sans avoir besoin de relais, ce qui bouscule aussi les autorités traditionnelles.
Génération Why
Une autre particularité propre à ce qu’on regroupe dans la génération Y, ce serait la « Génération Why » (de la prononciation anglaise de generation Y). On dépeint ainsi les jeunes concernés comme avides de sens, prêt à renoncer facilement à un emploi pour le motif que « ça ne fait pas de sens », ou que ça ne répond pas à leurs valeurs éthiques. L’épanouissement au travail serait le premier critère à considérer.
Jusqu’à en inquiéter les managers des grandes entreprises qui se seraient alignés sur des principes clés pour un management optimal.
Principe number 1: donner du sens pour que le jeune employé puisse s’investir dans une « mission » plutôt qu’un travail.
Principe number 2: garantir l’autonomie, ne pas donner d’ordres trop directifs. Ainsi, la génération Y démissionnerait plus souvent, privilégierait d’avantage les postes stimulants. Elle aurait peur de voir ses compétences sous-employées ou de s’ennuyer au travail.
La génération Y contre la jeunesse laborieuse?
En 2011, la sociologue Nathalie Moncel pointe du doigt la grande diversité des jeunes face à l’emploi, que l’on cherche à lisser sous l’appellation de génération Y. Effectivement, tous les jeunes n’appartiennent pas à ce groupe diplômé que les grandes entreprises chercheraient à capter. Selon elle, la génération Y, diplômée et en quête de sens, ne représenterait que 6% des jeunes. Des comportements ont une composante générationnelle certaine mais cette composante n’atténue pas l’influence de l’appartenance sociale et genrée. Le sociologue Louis Chauvel en vient à affirmer que la présente génération regroupe en fait différentes « cohortes sans contenu collectif tangible ».
25% des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage
La génération Y est aussi celle qui arrive sur un marché du travail saturé. L’âge moyen du premier CDI se fixe à 27 ans. Ce contexte de difficulté d’accès au travail peut donc contribuer à modeler des comportements générationnels. Les jeunes ont conscience de la précarité du marché du travail: s’ils ont un emploi, rien ne leur garantit qu’ils le garderont indéfiniment. Ce qui rend la démission peut être plus facile et ce qui explique aussi pourquoi les jeunes créeraient leurs start-up plus facilement.
Génération Y: effets générationnels ou effet liés au contexte économique du début du XXIe?