La Secrétaire d’État à l’Éducation anglaise Nicky Morgan se lance dans une bataille contre David Cameron, pour instaurer des cours d’éducation sexuelle obligatoires en Grande-Bretagne.
Mercredi 17 février, les appels des députés pour faire de l’éducation sexuelle et relationnelle un enseignement obligatoire dans les écoles anglaises, à la demande de nombreux militants, ont été rejetés. À l’heure actuelle, ces leçons ne sont pas obligatoires dans les écoles de foi, où les parents refusent à leurs enfants de participer.
« Nous avons besoin de plus de femmes dans la politique »
Le National Aids Trust (NAT) — organisation non gouvernementale qui vient en aide aux malades du SIDA — s’est dit « extrêmement déçu » de cette décision. Néanmoins, la Secrétaire d’État à l’Éducation s’est lancée dans une bataille pour persuader le Premier ministre David Cameron. Pour les militants à cette réforme, ce dernier a décidé d’ignorer les demandes non seulement de son ministère de l’éducation nationale — et de ses assemblées d’experts — mais également de plusieurs autres femmes seniors dans le Cabinet britannique.
En effet, la Secrétaire à l’Intérieur Theresa May, la ministre du Département des Affaires, de l’Innovation et des Compétences Anna Soubry, et la secrétaire d’État au Développement international Justine Greening ont soutenu ce changement de politique. Une source gouvernementale a affirmé : « Il y a division… Cela touche au coeur du pourquoi nous avons besoin de plus de femmes dans la politique. Ce n’est seulement parce que ce serait juste, mais c’est le genre de sujet qu’elles comprennent. »
.@NickyMorgan01 on the importance of closing the #GenderPayGap and addressing inequality. pic.twitter.com/jvDX1ixF5n
— Women and Equalities (@WomenEqualities) 15 Février 2016
« Un droit de chaque enfant »
Un porte-parole de Nicky Morgan a ajouté : « Les ministres d’État et le Premier ministre sont convaincus que l’on devrait fournir aux jeunes un programme d’études qui les prépare à réussir dans la Grande-Bretagne moderne. » Un enseignement du Personal, social and health education (PSHE) est par ailleurs en chemin.
Lucy Emmerson, le coordinateur du Forum de l’Enseignement sexuel, a décrit les leçons d’enseignement sexuelles comme « un droit de chaque enfant ». « Pourtant, le gouvernement a ignoré les demandes des parents, enseignements et élèves » a-t-elle ajouté. Selon elle, l’apprentissage doit commencer par l’école primaire et se construire d’une année sur l’autre. Cela permettrait aux jeunes de comprendre le spectre des questions, y compris la différence entre le comportement acceptable et abusif, le consentement et la santé sexuel.
En février 2015, un rapport de l’Ofsted dénonçait les attitudes adoptées par une partie des jeunes Anglais. Le taux de grossesse des adolescentes reste le plus élevé d’Europe occidentale. En effet, le pays affiche un taux de 43 % de rapports non protégés chez les jeunes de 16-19 ans ayant un nouveau partenaire.
Un sondage — réalisé pour une organisation de lutte contre les cancers féminins et diffusé en septembre 2014 — révélait également que la moitié des Britanniques âgées de 26 à 35 ans sont incapables de localiser précisément leur vagin.
© Source photo à la Une : stephanie-colle.